Le CIUSSS ouvert à un service de sages-femmes dans Charlevoix

Par Jean-Baptiste Levêque 4:55 AM - 25 novembre 2024
Temps de lecture :
Marine Midré et Emmanuel André sont membres du comité de citoyens souhaitant mettre en place un service de sages-femmes.

L’implantation d’un service de sages-femmes dans Charlevoix est vue d’un bon œil par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale, qui a démontré de l’ouverture envers cette démarche initiée par un comité de citoyens.

Marine Midré et Emmanuel André sont membres du comité. Elle est chargée de projet chez Aidons-Lait et mère d’un jeune enfant, il est infirmier en obstétrique, accompagnant à la naissance et futur père. Tous deux sont pour la liberté de choix entre plusieurs alternatives pour accoucher dans Charlevoix.

Pour eux, l’absence d’un service de sages-femmes « est un gros manque pour la région » alors que seul l’hôpital de La Malbaie offre un service obstétrique qui, faute de personnel, a du fermer à plusieurs reprises durant l’été.

« On récupèrerait des familles qui, actuellement, choisissent d’aller à Québec, à Lévis, à Chicoutimi. En 2023-2024, il y a eu 108 naissances à l’hôpital de la Malbaie, mais 205 nouveaux bébés charlevoisiens. C’est quasiment 100 bébés de parents résidant ici, mais qui ont choisi d’aller ailleurs », explique Emmanuel André.

Marine Midré ajoute qu’à « La Malbaie, dans certaines situations après un accouchement, il y aura un transfert à Québec. Peut-être qu’elles (des mères) se disent : s’il y a un risque de transfert, je préférerais être tout de suite à Québec avec mon bébé. »

Les villes de Québec et Saguenay sont les plus proches à être équipées d’une maison de naissance, un lieu opéré uniquement par des sages-femmes, même si celles-ci peuvent aussi accompagner un accouchement à l’hôpital ou même à la résidence familiale.

« À Limoilou, c’est environ une dizaine de suivis par année. À Chicoutimi, c’est environ cinq. Minimalement, on pourrait ramener cette quinzaine de suivis dans Charlevoix. Et on a fait un sondage auprès de la population en janvier 2024. Il y a aussi des familles qui ont fait le choix un peu par défaut d’enfanter à l’hôpital de La Malbaie parce qu’il n’y a pas de service de sage-femme », mentionne Emmanuel André.

Le même sondage a aussi démontré que 17 sages-femmes et étudiantes sages-femmes de l’extérieur de la région sont intéressées à venir s’y installer si un tel service ouvrait. « On sait aussi qu’il y a des sages-femmes en latence dans la région, qui n’exercent plus pour pouvoir vivre ici », ajoute l’infirmier.

Un projet similaire avait tenté d’implanter le service entre 2016 et 2018, mais sans aboutir. Le contexte est davantage favorable maintenant, alors que le plan d’action en périnatalité et petite enfance du ministère de la Santé et des Services sociaux « vise à déployer les services de sages-femmes, (même) sans maison de naissance, à la grandeur du Québec ».

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale va dans le même sens. Selon Marine Midré, « ils ont vraiment de l’ouverture par rapport au projet, ils font une étude de faisabilité, puis il y a une demande de financement qui va être faite prochainement auprès du ministère de la Santé ».

De son côté, le comité doit sonder « plus officiellement » l’intérêt de la population de Charlevoix et aussi de la Haute-Côte-Nord, qui pourrait aussi profiter du service. Pour y participer, rendez-vous ici.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire également