Une minimaison pour contrer l’itinérance
La Ville de Baie-Saint-Paul, le Centre communautaire Pro-Santé et Avise Centre de formation Charlevoix se sont unis pour contrer le phénomène grandissant de l’itinérance. Une minimaison a été construite et aménagée pour accueillir des ménages en transition.
La minimaison, située au carrefour du boulevard Raymond-Mailloux et de la rue Tremblay, suscitait la curiosité depuis plusieurs semaines. Sa vocation est maintenant confirmée. Le maire de Baie-Saint-Paul parle d’une première alors qu’il n’existait aucun lieu d’accueil pour ce type de besoin dans la MRC de Charlevoix.
Michaël Pilote considère qu’il s’agit d’un « geste concret pour resserrer les mailles du filet social et faire un pas de plus pour aider les plus démunis qui peuvent se retrouver momentanément dans une situation difficile. Nous aurons désormais un toit à leur offrir et éviter qu’ils ne soient à la rue, en attendant qu’ils aient un logement permanent. »
Le maire est conscient que cette initiative ne va pas « régler entièrement la problématique sur le territoire », mais estime qu’il s’agit d’un « pas dans la bonne direction » pour traiter un phénomène de plus en plus visible.
« L’itinérance était invisible dans Charlevoix depuis quelques années. Malheureusement, depuis quelques semaines, elle n’est plus cachée », constate Annie Bouchard, directrice générale du Centre communautaire Pro-Santé, qui a ajouté en 2024 cette problématique à sa mission et embauché une ressource dédiée.
« On est déjà une banque alimentaire, une friperie, puis on accueillait déjà ces gens-là ou ils nous étaient déjà référés. Ça venait un peu de soi de d’ajouter ça à notre à notre mission », ajoute la dg, qui précise que la minimaison n’est « pas de l’hébergement supervisé 24 heures sur 24. Ça servira à des personnes en état d’être autonomes. »
Un plan d’intervention sera établi avec la personne ou le ménage en situation d’itinérance et une période limite de quelques semaines sera déterminée. « Il faut que la personne soit prête à se mettre en action, de dire « je vais travailler pour améliorer mes conditions de vie » et aussi qu’elle respecte le code de vie parce qu’on veut que (la maison) reste propre et en bon état », indique Annie Bouchard.
L’apport d’Avise Charlevoix dans ce projet vient de son programme de formation en charpenterie-menuiserie, au sein duquel une vingtaine d’élèves ont construit une minimaison durant cinq mois. « On souhaitait lui donner une vocation communautaire », mentionne Shany Tremblay, directrice du centre de formation.
Après plusieurs approches infructueuses, la Ville de Baie-Saint-Paul s’est montrée intéressée et a obtenu gratuitement l’infrastructure. La livraison, l’aménagement et les branchements n’ont coûté que 10 000 $.
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