Rapport de l’ISQ: 1 bébé sur 10 n’a pas de médecin de famille au Québec

Par Katrine Desautels, La Presse Canadienne 1:22 PM - 20 novembre 2024
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LA PRESSE CANADIENNE/Jonathan Hayward

La proportion de bébés allaités a nettement progressé au Québec depuis la fin des années 1990. Kendal Pond, âgé de trois mois, et sa mère Sarah se joignent à d'autres mères et à leurs bébés pour participer au défi de l'allaitement maternel à Vancouver Nord, en Colombie-Britannique, le samedi 11 octobre 2008.

Des inégalités subsistent quant à l’accès à un médecin, même chez les nouveau-nés. Environ 1 bébé sur 10 n’avait pas de médecin de famille ou de pédiatre au moment où l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a mené une enquête, et cette proportion est bien plus élevée chez les familles à faible revenu ou celles dont les parents sont nés à l’extérieur du Canada. 

Le rapport de l’ISQ publié mercredi matin indique que 21 % des nouveau-nés n’ont pas de médecin chez les familles monoparentales du Québec et la proportion est la même pour les familles dont les deux parents (ou un parent seul) sont nés à l’extérieur du Canada. Les ménages à faibles revenus sont aussi plus touchés alors que 20 % des bébés vivant dans ces foyers sont orphelins de médecin. 

«Cela nous laisse penser qu’il y a des inégalités qui démarrent très tôt dans la vie des enfants. C’est à voir si ces inégalités vont persister dans le temps. On pose la question à quelques reprises dans notre enquête et on va pouvoir suivre l’évolution de cet indicateur dans le temps», a indiqué en entrevue Amélie Lavoie, coordonnatrice du contenu et des publications aux études longitudinales à l’ISQ.

Au Québec, la majorité des bébés sont considérés comme étant en excellente santé (72 %) ou en très bonne santé (21 %) par leurs parents. Cependant, encore une fois, certains nids familiaux semblent plus touchés par des inégalités sociales. La proportion de bébés perçus comme étant en moins bonne santé, soit bonne, passable ou mauvaise s’élève à 7 % chez l’ensemble des familles ayant participé à l’enquête. 

La perception d’une moins bonne santé chez son bébé est plus élevée chez les familles monoparentales (12 %); celles dont les parents ou un parent seul sont nés à l’extérieur du Canada (12 %); et les familles à faible revenu (10 %).

L’allaitement en augmentation 

D’autre part, on apprend que la proportion de bébés allaités a nettement progressé au Québec depuis la fin des années 1990. Le taux d’allaitement durant les quatre premiers mois de vie a augmenté de 25 points de pourcentage. Plus précisément, il est passé de 41 % chez les bébés nés en 1997-1998 à 66 % pour ceux nés en 2020-2021.

«Compte tenu que le ministère de la Santé et des Services sociaux a, au cours des dernières années, misé sur la promotion de l’allaitement dans les plans de surveillance, ils ont aussi mis en œuvre l'”Initiative des amis des bébés” entre autres choses, qui vise à favoriser l’allaitement des les hôpitaux. On peut penser que toutes ces initiatives et les organismes qui visent à soutenir l’allaitement maternel […] ont favorisé le taux d’allaitement au Québec», a commenté Mme Lavoie. 

Le rapport aborde également l’allaitement exclusif, c’est-à-dire d’offrir du lait maternel sans le combiner à d’autres types de liquides ou d’aliments solides. Les résultats montrent que 52 % des bébés nés à l’hôpital ou en maison de naissance en 2020-2021 ont été allaités de façon exclusive sur leur lieu de naissance. Le ministère de la Santé et des Services sociaux s’est fixé comme objectif d’atteindre une proportion 75 % dans le cadre de l’«Initiative des amis des bébés». 

Pour les quatre premiers mois de vie du nourrisson, le taux d’allaitement exclusif est passé de 6 % pour les bébés nés en 1997-1998 à 29 % pour l’échantillon de 2020-2021. 

Le rapport de l’ISQ a été réalisé à partir de l’étude longitudinale «Grandir au Québec» qui suivra plus de 4000 enfants nés en 2020-2021 jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte.  Une première cohorte de bébés nés en 1997-1998 avaient fait l’objet du même type d’étude, ce qui permet de comparer les deux groupes nés à près de 25 ans d’intervalle.

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