Une recherche déterminante pour Charlevoix
En septembre, des géologues ont prélevé des roches autour du mont des Éboulements dans le cadre d’une recherche sur la datation du cratère de Charlevoix. Les résultats pourraient non seulement avoir un impact sur la science, mais aussi sur la reconnaissance mondiale du Géoparc de Charlevoix.
Ces recherches, effectuées par la Commission géologique du Canada en partenariat avec le Géoparc, visent à dater plus précisément l’impact de la météorite qui a façonné le paysage de la région, et qui est actuellement estimé entre 453 et 430 millions d’années avant notre ère.
Pour Jean-Michel Gastonguay, professeur de physique au Centre d’études collégiales en Charlevoix et directeur des Observatoires astronomique et de l’Astroblème de Charlevoix, il s’agit « de voir si cet âge-là correspond à une période connue dans l’histoire de la terre où il y a eu des grands bouleversements climatiques ».
Le professeur croit que l’impact météoritique de Charlevoix n’est peut-être pas étranger à l’extinction massive qui a mis fin à l’ère de l’Ordovicien, bien antérieure à celle des dinosaures. « On ne chercherait pas à dire que c’est dû à Charlevoix, mais au moins que c’est tout un hasard et qu’il faudrait peut-être aller encore plus en profondeur là-dessus maintenant qu’on connait ce renseignement », précise-t-il.
L’analyse des roches prélevées autour du mont des Éboulements, considéré comme « la remontée du fond du cratère », sera faite à Ottawa durant l’hiver. Les résultats, attendus pour 2025, pourraient évidemment avoir un impact dans le milieu scientifique, mais aussi plus localement sur le Géoparc de Charlevoix.
La découverte d’un lien entre la météorite et une extinction massive pourrait contribuer à la reconnaissance de l’organisme au niveau mondial. « En ce moment, il y a 213 géoparcs dans à peu près 50 pays. Au Canada, il y en a juste cinq qui ont vraiment leur accréditation Unesco », indique Félicia Corbeil-L’abbé, coordonnatrice du Géoparc de Charlevoix et des Observatoires astronomique et de l’Astroblème de Charlevoix.
Pour définir un géoparc, la coordonnatrice aime bien dire que « c’est un territoire où on célèbre les liens entre les habitants et l’héritage géologique. Pour l’Unesco, c’est aussi un moyen de structurer une communauté et un territoire. Dans Charlevoix, il y a quand même déjà une belle structure au niveau touristique. L’objectif serait plutôt de venir ajouter un volet géo touristique. »
Une certification de l’Unesco serait donc un grand plus pour la région, croit Félicia Corbeil-L’abbé. « La renommée internationale de l’Unesco, c’est une étiquette, un nom qui est extrêmement reconnu, très respecté. »
Elle ajoute que « la recherche scientifique, un des grands volets d’un géoparc, peut aussi favoriser l’apport de nouveaux revenus ».
Jean-Michel Gastonguay renchérit. « Si on arrive à démontrer que Charlevoix a eu un rôle à jouer dans l’extinction de l’Ordovicien, on va avoir des super arguments pour faire reconnaître la région comme étant un patrimoine géologique mondial. »
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