Investissement Québec met une soixantaine de ses employés à pied
Investissement Québec annonce le licenciement d'une soixantaine d'employés dans un contexte où le gouvernement Legault demande aux sociétés d'État de réduire leurs dépenses afin de contribuer au retour à l'équilibre budgétaire. Le logo d'Investissement Québec dans ses bureaux le mercredi 14 juin 2023 à Montréal.
Investissement Québec (IQ) licencie une soixantaine d’employés dans un contexte où le gouvernement Legault demande aux sociétés d’État de réduire leurs dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire.
Le bras financier de l’État québécois en a fait l’annonce lundi en fin d’après-midi à l’ensemble de son personnel. Les employés dont les postes seront abolis ont été rencontrés au cours de la journée.
Les licenciements affectent principalement le Bureau de normalisation du Québec ainsi que des emplois de conseillers en matière de maximisation, en stratégie d’affaires et en achat québécois. Les départements de stratégie et de communications et de technologies de l’information sont également affectés par des coupes. La plupart des postes abolis sont dans les grandes régions de Montréal et de Québec.
Ces mises à pied découlent d’une révision des activités d’IQ afin d’être «plus efficace, plus agile et plus performante» dans une conjoncture économique plus difficile, a indiqué la présidente-directrice générale de la société, Bicha Ngo.
«On a tout fait pour essayer de limiter les abolitions de postes», a-t-elle dit en entrevue avec La Presse Canadienne, lundi matin.
Des dépenses liées aux communications, aux activités internationales, aux frais de représentation et aux honoraires ont été supprimées, et certains postes vacants n’ont pas été pourvus. Avec ces différentes mesures, IQ estime pouvoir dégager des économies annuelles d’environ 15 millions $.
Lors du dépôt de son budget en mars dernier, le ministre des Finances, Eric Girard, a appelé les différentes sociétés d’État à identifier l’équivalent de 1 milliard $ en réduction de dépenses sur quatre ans afin de participer à l’équilibre budgétaire. En plus d’IQ, cela vise également Loto-Québec, la Société des alcools du Québec, la Société québécoise du cannabis et Hydro-Québec.
Cette demande du gouvernement est un des éléments pris en considération dans le cadre de la révision des opérations d’Investissement Québec, a mentionné Mme Ngo.
La dirigeante a toutefois surtout souligné le contexte économique actuel pour expliquer cette restructuration. Elle a également rappelé que le nombre d’employés a «crû de façon importante» en quelques années, à la suite de la fusion avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation en 2020, mais aussi en raison des nouveaux besoins qui ont émergé durant la pandémie, amenant l’ajout de services et d’équipes. Résultat: les effectifs sont passés de 500 à près de 1300 salariés.
«Quand je suis arrivée en poste en février, j’ai été très claire avec les équipes. Pour moi, l’une des priorités de l’organisation, c’est de s’assurer qu’on devienne plus efficace, plus agile et plus performante. Pour faire cela, il fallait revoir nos activités et focuser sur nos activités là où on a un impact direct sur la croissance des entreprises», a-t-elle affirmé.
Selon Mme Ngo, cet exercice «fait partie aussi d’une saine gestion de gouvernance». D’autres annonces comme celles de lundi ne sont pas prévues, mais l’organisation «va continuer de voir comment on peut optimiser nos opérations», a-t-elle dit.
Dans sa déclaration adressée à l’ensemble du personnel, dont La Presse Canadienne a obtenu un extrait, Mme Ngo précise que le recrutement de nouveaux talents demeure possible.
«Cependant, toutes les demandes sont étudiées de très près afin de nous assurer que chacune de nos embauches répond à des besoins précis, qui servent nos clients», déclare-t-elle.
Dans son rapport annuel 2023-2024, Investissement Québec rapporte avoir embauché 222 employés permanents et 57 employés temporaires au cours du dernier exercice. Au 31 mars 2024, les salaires et les avantages sociaux représentaient 73 % des frais d’administration de la société pour se chiffrer à 192 millions $, soit une hausse de 27 % par rapport à il y a deux ans.
Malgré les coupes, IQ assure maintenir des services d’accompagnement gratuits pour aider les entreprises à identifier et planifier leur stratégie de croissance et leurs projets d’innovation. Certaines activités ont aussi été transférées à d’autres équipes.
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