Paul St-Pierre Plamondon demeure convaincu qu’il pourra gagner un référendum
Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon dévoile son plan en matière d'immigration à Québec, lundi le 28 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Paul St-Pierre Plamondon refuse d’envisager la possibilité d’un troisième référendum perdant s’il prend le pouvoir.
Le dernier sondage Léger publié plus tôt cette semaine place le Parti québécois (PQ) confortablement en tête des intentions de vote et même en position de rafler une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. Cependant, dans ce même sondage, l’appui des répondants envers la souveraineté n’est que de 37 %, avec 8 % d’indécis. Ce sondage démontre même que le quart des répondants qui appuient le PQ voteraient «non» dans un référendum sur la souveraineté.
De passage dans la métropole, où il était invité jeudi par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le chef péquiste a répondu en mêlée de presse que «ce sont des chiffres somme toute encourageants. Il y a beaucoup d’indécis. Nous, on demande de l’écoute de la population. On dit aux gens: si vous nous trouvez pertinents et intelligents sur la plupart des sujets, il y a des chances qu’on soit pertinents également sur ce sujet-là (la souveraineté)».
En aucun moment le doute n’effleure-t-il l’esprit de M. St-Pierre Plamondon: «On est prêt à tenir un référendum gagnant et on va le faire, c’est notre programme. Et c’est le même message qu’on a constamment.»
Un appui minoritaire persistant
Lorsqu’on lui fait remarquer que, depuis plusieurs années, l’appui à la souveraineté est minoritaire (en fait, selon l’agrégateur de sondages Qc125, tous les sondages depuis 2016 placent l’appui au «Oui» dans la fourchette minoritaire de 25 % à 41 %), Paul St-Pierre Plamondon rétorque que «la séquence référendaire du référendum de 1995, de mémoire, elle était dans ces eaux là avant la prise de pouvoir de Jacques Parizeau». Vérification faite, même après l’élection de Jacques Parizeau en septembre 1994, un sondage CROP Environics en février 1995, soit huit mois avant le référendum d’octobre de la même année, faisait état d’un appui de 40 % seulement en faveur de la souveraineté. Le jour du vote, le 30 octobre 1995, le «Oui» avait finalement récolté 49,42 % des voix.
Les sondages, affirme-t-il, ne sont pas un motif d’action, du moins pas pour lui. «Si j’avais fonctionné par sondage uniquement, je n’aurais jamais pris le rôle de chef du Parti québécois. (…) On ne peut pas faire de politique en fonction du sondage du jour. Si le diagnostic est bon, les réponses vont suivre.»
Prêt à gouverner
Paul St-Pierre Plamondon se dit d’ailleurs prêt à prendre le pouvoir quel que soit l’appui pour la souveraineté au moment de la prochaine élection. «Je vais gouverner dans tous les cas, mais il n’y a personne qui sera dans l’ignorance du fait que je suis indépendantiste et que j’ai l’intention que le Québec devienne un pays.»
Il explique qu’un éventuel gouvernement péquiste aura la tâche de convaincre une majorité d’électeurs avec les arguments qu’il porte. «On ne voit pas d’avenir pour le français dans le Canada, on ne voit pas d’avenir pour nos intérêts économiques. Les questions migratoires nous échappent complètement et l’indépendance du Québec va donc nous amener dans un chapitre où on ne sera pas pris comme l’a été François Legault.»
Selon lui, «l’échec de Philippe Couillard et de François Legault, il est éclatant. Ils ont prétendu s’occuper des vraies affaires. Puis ces vraies affaires là se détériorent en raison souvent de politiques du fédéral qui sont faites sans notre consentement.»
La mêlée de presse suivait une allocution du chef péquiste devant 310 convives invités par la Chambre de commerce et un échange avec son président, Michel Leblanc.
Immigration et pénurie de main-d’œuvre
Sans surprise, cet échange a mis en lumière une divergence importante entre le milieu des affaires et M. St-Pierre Plamondon, qui a promis de réduire le nombre d’immigrants permanents et temporaires.
M. Leblanc a reproché au chef péquiste de reprendre les mots du premier ministre François Legault selon qui le milieu des affaires «voulait du “cheap labour”, qu’on ne voulait pas payer cher. Les gens qui font appel à des travailleurs temporaires, ce n’est pas qu’ils ne veulent pas payer cher, c’est qu’ils veulent quelqu’un», a plaidé M. Leblanc en invoquant la pénurie de main-d’œuvre.
Paul St-Pierre Plamondon a répondu que les entreprises québécoises accusent un sérieux retard de productivité comparativement à d’autres pays du G-7 et qu’elles devaient investir rapidement dans la robotisation et l’automatisation de leurs opérations. Il a également cherché à se faire rassurant en parlant d’une baisse progressive du nombre d’immigrants.
Plusieurs partisans péquistes assistaient au dîner, dont l’ex-première ministre Pauline Marois et l’ex-chef péquiste Pierre Karl Péladeau. M. St-Pierre Plamondon a été chaleureusement applaudi par cette portion de l’auditoire gagnée d’avance.
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