Élection de Trump : le Québec risque de vivre de la «turbulence», croit Legault

Le premier ministre Francois Legault a réagi à l'élection de Donald Trump, avant la période de questions, mercredi 6 novembre. La Presse Canadienne/Jacques Boissinot
Avec la réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche, le Québec pourrait vivre de la «turbulence» dans ses relations avec les États-Unis, selon le premier ministre François Legault. Il appréhende «une arrivée massive d’immigrants» en provenance de nos voisins du sud en raison des promesses de déportation du président républicain.
Questionné à savoir ce que son gouvernement comptait faire face à ces potentielles vagues migratoires, le premier ministre a dit qu’il fallait être certain que la frontière soit bien surveillée, sans trop donner de détails sur le comment.
«On veut s’assurer que, rapidement, on sache s’il y a un problème. On va regarder ce que fait le fédéral, mais si c’est nécessaire, on va s’assurer que sur une base peut-être aléatoire que les frontières sont bien surveillées par le gouvernement fédéral», a indiqué M. Legault en point de presse mercredi à l’Assemblée nationale.
Le premier ministre a répété que le Québec avait fait sa part en termes d’accueil de demandeurs d’asile, rappelant les impacts sur les services.
«Il ne faudrait pas qu’on voie en plus une arrivée massive d’immigrants qui viennent via les États-Unis, parce que ça pourrait vraiment déséquilibrer le marché de l’emploi», a dit le premier ministre.
Le premier ministre a aussi rappelé les potentiels impacts économiques négatifs pour le Québec des velléités protectionnistes du nouveau président américain. M. Trump a notamment évoqué l’imposition de tarifs de 10 % sur les produits importés aux États-Unis.
«Je pense qu’il faut se dire la vérité, il y a des emplois qui sont en jeu. Donc il va falloir être très stratégique, surtout dans les secteurs clés, où le Québec a beaucoup d’exportations vers les États-Unis», a affirmé François Legault.
«On ne contrôle pas nos frontières»
Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, pense que le Québec doit s’attendre à recevoir des mouvements de masse de milliers de migrants en provenance des États-Unis.
En point de presse mercredi matin, le chef du Parti québécois (PQ) a évoqué un mouvement potentiel de 20 millions de personnes qui pourraient considérer traverser au Canada.
Selon M. St-Pierre Plamondon, le Canada possède l’une des frontières les plus poreuses et mal gérées en Occident.
«On ne contrôle pas l’immigration, on ne contrôle pas nos frontières et les dernières années nous ont démontré que l’incapacité de François Legault à avoir une quelconque influence sur Justin Trudeau, peut devenir très problématique», a-t-il affirmé.
M. St-Pierre Plamondon laisse entendre que cette situation est un cul-de-sac tant que le Québec n’aura pas les pleins pouvoirs en immigration en accédant à l’indépendance.
Le Parti libéral du Québec a quant à lui appelé à la prudence. Le député André A. Morin a rappelé qu’il existe des mécanismes en place pour contrôler les points d’entrée et que des forces de l’ordre surveillent les frontières.
Pour sa part, Québec solidaire (QS) a reconnu que si des déportations ont lieu aux États-Unis, cela pourrait avoir des conséquences au Québec.
Aux yeux du chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois, l’élection de Donald Trump pose une menace pour les droits des femmes, des personnes migrantes et des minorités sexuelles.
En point de presse, M. Nadeau-Dubois a rappelé que le Québec et le Canada sont signataires de conventions internationales et qu’ils ont donc la responsabilité d’accueillir les gens qui font la démonstration qu’ils sont réfugiés.
Le chef parlementaire de QS a indiqué que la montée de l’autoritarisme dans le monde est inquiétante.
Il a ajouté que le Québec n’est pas à l’abri, mais que les Québécois sont chanceux d’être à des années-lumière de la polarisation en cours aux États-Unis.
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