Intéressante à plus d’un titre la récente déclaration du groupe MEDWAY (cf. Le Charlevoisien, 4 novembre) au sujet de son projet d’ériger un méga-bâtiment dans le secteur de Côte-Bellevue, immeuble qui regrouperait plus d’une centaine d’unités de logements avec en prime une clinique médicale familiale, que le groupe présente comme une « composante cruciale pour améliorer l’accessibilité aux soins de santé dans le secteur de Pointe-au-Pic » (sic).
Ainsi, le groupe MEDWAY se dit respectueux du processus démocratique en cours — on en attendait pas moins de leur part — mais laisse savoir qu’il entreprendra la réalisation de son projet immobilier et ce, même « si la décision de la communauté exclut la présence d’une clinique médicale dans ce secteur » (resic).
Rappelons que MEDWAY est un groupe qui se définit comme « gestionnaire de cliniques médicales et promoteur immobilier commercial spécialisé dans le développement et la gestion de complexes médicaux au Québec » (nous soulignons). Nous dit-il maintenant qu’il serait prêt à abandonner ce qui fait sa spécialité et se borner à jouer le rôle de promoteurs d’immeubles résidentiels? Ce serait certes un changement de cap majeur de la part de ce groupe, un surprenant réalignement de sa mission.
Surprenant, mais pas tant que cela! En effet, que faire maintenant d’un terrain dont on est propriétaire suite à une transaction foncière qui aura coûté beaucoup d’argent et en aura rapporté tout autant à son vendeur, médecin de sa profession, lequel plaidait il y a tout juste deux ans pour « une décentralisation des soins de santé »? N’aurait-il pas été plus avisé de faire preuve de prudence et, devant le caractère incertain de la démarche, d’y aller avec une option d’achat conditionnel ? N’a-t-on pas mis chez MEDWAY la charrue avant les bœufs?
Assurément, il est permis pour un individu de changer d’idée, quitte à piler sur ses principes. Comme il est légitime pour une organisation de revoir son énoncé de mission, quitte à la tronquer. Mais avouons que ces glissements et louvoiements rendent sceptiques, pour le moins. On voudrait lancer de la poudre aux yeux qu’on ne s’y prendrait pas autrement!
Nous avons dit et redit les préoccupations que ce projet monumental soulevait. D’abord, le fait de concentrer dans un secteur jusqu’ici défini comme résidentiel, récréatif et de villégiature une telle densité de population — plus ou moins 300 personnes — avec ce que cela implique de déplacements et de besoins en nouveaux services, cela ne peut aller sans bouleverser sensiblement ce milieu de vie constitué au fil des ans par les résidents de Pointe-au-Pic. Ajoutez à cela l’achalandage continu et quotidien de nombre de gens, convoqués pour nombre de rendez-vous médicaux, et vous imaginez aisément le type de congestion qui cela produira en termes de circulation, en dépit des changements projetés à la Côte-Bellevue pour l’accès au site. Bref, on se retrouvera dans un environnement considérablement bouleversé et ses résidents ne pourront que se résigner face aux conséquences néfastes et inattendues de ce projet. Suffit pour s’en convaincre de constater comment la partie ouest du Chemin des Falaises fut affecté par le développement immobilier!
Alors soyons clairs. Notre souci n’est pas dirigé contre la clinique médicale, pour laquelle il doit bien se trouver quelque part sur le territoire un espace pour la loger, un site pouvant desservir plus adéquatement non seulement les résidents du secteur de Pointe-au-Pic, mais aussi ceux de la grande région de Charlevoix-Est. Non. Les questions posées visent le projet dans son ensemble, un projet qui apparaît éléphantesque, disproportionné et atypique par rapport à l’histoire et la vocation de ce secteur. Nous ne sommes pas contre les grands projets, mais nous sommes éminemment perplexes quand ces projets viennent altérer profondément l’identité d’un secteur, voilà tout.
Solange Bergeron, rue du Coteau-sur-Mer
Caroline Desjardins, Chemin des Falaises
Richard Filion, Chemin des Falaises
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