La directrice nationale de la DPJ démissionne, à la demande de Carmant

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, s'exprime lors d'une conférence de presse en compagnie de la directrice nationale de la protection de la jeunesse, Catherine Lemay.
La directrice nationale de la protection de la jeunesse, Catherine Lemay, a remis sa démission au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, qui lui avait demandé de quitter ses fonctions dans la foulée d’un nouveau scandale secouant un établissement.
En entrevue avec Radio-Canada, lundi matin, M. Carmant a confirmé qu’il a reçu la lettre de démission de Mme Lemay, qui était en poste depuis 2021.
Le départ de Mme Lemay survient quelques jours après des révélations médiatiques selon lesquelles au moins neuf éducatrices du Centre de réadaptation pour jeunes en difficultés Cité-des-Prairies, à Montréal, auraient eu des échanges sexuels avec au moins cinq résidants mineurs.
Elle survient également alors que la Direction de la protection de la jeunesse de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a été mise sous tutelle en raison des révélations de «La Presse» concernant des enfants qui ont été placés trop rapidement en banque mixte en vue d’être adoptés.
Lors de son entrevue avec Radio-Canada, M. Carmant a fait savoir que c’est en raison de «différences d’opinions sur les mesures à prendre dans certaines situations» qu’il a demandé à Mme Lemay de démissionner.
Il a soutenu qu’il souhaitait avoir «quelqu’un qui est plus aligné» avec sa vision pour la suite des choses, dans un contexte où de «grands changements de culture» s’imposent dans les centres jeunesse.
Son bureau a indiqué à La Presse Canadienne qu’un directeur national par intérim sera nommé «rapidement».
L’opposition réclame des changements en profondeur
En entrevue téléphonique, la porte-parole libérale pour la protection de la jeunesse, Brigitte Garceau, a salué le départ de Mme Lemay, tout en exigeant des changements en profondeur.
Selon elle, Mme Lemay devrait également démissionner de son poste de sous-ministre associée à la Direction générale du développement, du bien-être et de la protection de la jeunesse.
Puis, le gouvernement devrait vite nommer son Commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Le poste, qui a été créé en mai dernier, n’est toujours pas comblé.
«Il manque un sens d’urgence dans ce dossier, et je me pose de sérieuses questions en termes de est-ce que M. Carmant est vraiment l’homme de la situation pour faire le changement, pour faire le ménage dans ce système, parce qu’on semble retarder des choses», a déclaré Mme Garceau.
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a rappelé en conférence de presse à Québec que Lionel Carmant est ministre responsable des Services sociaux depuis 2018.
«Ultimement, quand on est rendu à sa septième année de gouvernance, si ça ne change pas au niveau de la DPJ, c’est la responsabilité du gouvernement et du ministre. Moi, c’est de ça que je veux entendre parler», a-t-il déclaré.
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