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Journée maritime – Zone industrialo-portuaire de Port-Cartier/Sept-Îles : un pôle central pour décarboner l’économie du Québec

3:08 PM - 22 octobre 2024
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Port de Sept-Îles

Le Québec a plusieurs défis à relever en matière de décarbonation et de transition énergétique. Pour y arriver, les zones industrialo-portuaires comme celle de Port-Cartier/Sept-Îles jouent un rôle majeur. Voici comment la Zone IP PCSI peut faire partie de la solution selon ses principaux acteurs.


La demande pour un minerai de fer de haute pureté

Saviez-vous que le Port de Sept-Îles est le premier port minéralier en Amérique du Nord et que le port d’ArcelorMittal à Port-Cartier est le plus grand port privé au Canada? Ensemble, ils forment un complexe portuaire de classe mondiale et expédient plus de 60 millions de tonnes de minerai de fer annuellement. Ces activités génèrent près de la moitié du volume maritime du Saint-Laurent et environ 15% des exportations annuelles du Québec, tout en assurant plus de 12 000 emplois dans la région.

Ce complexe portuaire, aussi appelé zone industrialo-portuaire ou zone IP PCSI, est donc aux premières loges des efforts de décarbonation du secteur de la transformation des métaux. L’industrie mondiale de l’acier notamment, qui est responsable de 10% des émissions de GES, pourrait réduire ses émissions de plus de 50% en utilisant le minerai de fer de haute pureté (FHP) qui se trouve en abondance dans l’arrière-pays. « Le FHP est actuellement recherché par l’industrie mondiale de l’acier pour décarboner ses procédés », explique Pierre Gagnon, PDG du Port de Sept-Îles. L’intégration de l’hydrogène, en remplacement du charbon, comme source d’énergie, pourrait même permettre une réduction de 95% des GES selon lui, ouvrant la voie à la production d’acier vert à très faible empreinte carbone.

« Les entreprises majeures établies dans la région comme Aluminerie Alouette, ArcelorMittal et Rio Tinto–IOC, ainsi que de nouveaux acteurs comme Stegra et TEAL, prennent déjà les devants avec de nombreux projets impliquant, entre autres, des énergies vertes comme les biocarburants, l’hydrogène et l’ammoniaque. »

—  Paul Lavoie, directeur général Développement économique Sept-Îles

Un intérêt et un dynamisme croissant

La demande grandissante du marché mondial pour la qualité exceptionnelle du minerai de fer de la région off re donc des opportunités significatives pour impulser une croissance du trafic maritime sur le Saint-Laurent. Plusieurs projets témoignages d’ailleurs de cet intérêt.

La société suédoise Stegra se positionne depuis l’an dernier pour construire, dans la zone IP PCSI, le premier complexe de production d’hydrogène et d’acier vert en Amérique du Nord, avec des retombées économiques estimées à plus de 1,2 milliard de dollars annuellement. Parallèlement, la minière ArcelorMittal déploie des projets verts innovants. Notamment, son partenariat avec Bioénergie Æ Côte-Nord qui lui permet de transformer la biomasse forestière en biocarburant pour remplacer le mazout dans le procédé de production des boulettes de minerai de fer. « Il s’agit du genre d’entente qui pourrait être reproduite ailleurs au Québec, offrant des perspectives pour plusieurs municipalités mono-industrielles liées à la forêt », croit Bernard Gauthier, commissaire industriel de Développement économique Port-Cartier.

Une usine de production de biochar est également en construction à Port-Cartier. Issue d’une association entre le Groupe Remabec, Airex énergie et la multinationale Suez, ce projet sera le premier au Canada à produire, à grande échelle, du biochar. Ce produit destiné au marché agricole vise à contribuer à la décarbonation de certains procédés industriels. La compagnie Carbonity, née de cette collaboration, se fixe également comme objectif de devenir la plus grande usine de production de biochar au monde.

« On souhaite voir la zone IP PCSI et le Québec se positionner comme pionniers dans la production de métal vert. »

—  Pierre Gagnon, président-directeur général, Port de Sept-Îles

Le Cégep de Sept-Îles : un pôle d’excellence en recherche et innovation

Par ses activités en enseignement supérieur, recherche et innovation, le Cégep de Sept-Îles contribue à soutenir les grands projets de transition énergétique dans la région. Plusieurs projets sont notamment en cours avec les entreprises de la zone IP PCSI pour former des employés et soutenir la recherche et le développement, notamment dans le domaine de la décarbonation. À titre d’exemple, le projet de capture de carbone à la source en partenariat avec Aluminerie Alouette, ArcelorMittal et Rio Tinto IOC. Actuellement, environ cinquante chercheurs sont associés au Cégep, un nombre qui pourrait doubler grâce au nouveau centre d’innovation de 42 millions $.

Le directeur général du Cégep de Sept-Îles, David Beaudin, rappelle les atouts que possède la région pour le développement industriel vert. « La proximité de la fosse du Labrador, les infrastructures ferroviaires et portuaires de classe mondiale avec les deux plus grands ports en eau profonde des Amériques ainsi que la proximité de production d’énergie renouvelable font de la région un lieu unique au monde pour déployer des projets industriels verts d’envergure à l’embouchure du Saint-Laurent», souligne-t-il.


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