Emplois jumelés : seulement deux maillages réalisés
Photo Tourisme Charlevoix, Francis Gagnon
Lancé il y a un plus d’un an, le programme d’emplois jumelés en tourisme a généré une vingtaine de maillages sur papier, mais seulement deux se sont concrétisés. Une aide gouvernementale coupée, la pénurie de logements et des besoins de main-d’œuvre moins criants expliqueraient en partie les occasions ratées.
« J’ai vraiment juste deux vrais maillages qui se sont créés. Il y a eu une vingtaine de maillages qui ont été créés sur papier, mais il n’y avait personne pour prendre le poste », constate Mitchell Dion, directeur général de Tourisme Charlevoix, qui coordonnait le programme avec le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme.
Si elle n’a pas été atteinte, « la cible du projet pilote était d’avoir cinq entreprises estivales et cinq entreprises hivernales, puis de réussir à faire cinq maillages. Finalement une quarantaine d’opportunités ont été créés. Ça a généré plus de possibilités qu’on pensait », nuance le dg de l’Association touristique régionale (ATR).
Mitchell Dion note que « la campagne de promotion (du programme) a suscité beaucoup d’intérêt hors région. Après ça, il y en a qui ont connu des difficultés reliées au logement. » Des travailleurs saisonniers auraient aussi relevé que « le fait que la région est grande et que certaines entreprises sont éloignées, ça peut rendre un peu moins attractif ».
Un élément est venu complexifier davantage le jumelage d’emplois touristiques : « le financement (d’Emploi Québec) a été coupé. C’est certain que ça a nui au projet », lâche M. Dion. « Il y avait de l’aide directe à l’entreprise pour se mailler, mais à travers le temps cette participation gouvernementale s’est pas mal effritée. Ce n’était plus reconnu comme une dépense admissible. »
Mitchell Dion remarque enfin que « les enjeux des ressources humaines des entreprises touristiques semblent peut-être un peu moins persistants. Il y a encore beaucoup d’entreprises qui connaissent des difficultés, soyons clairs, mais on ne semble pas être autant dans la même panique et urgence qu’on l’a été dans le passé. »
Malgré tout, l’initiative de Tourisme Charlevoix « a généré quand même des intérêts d’autres régions » et « le contexte de la saisonnalité ne change pas ». Mitchell Dion croit à la pertinence que « des entreprises de saison contraire continuent de travailler ensemble pour essayer de créer des emplois à l’année. Je pense que ça contribue justement à créer des emplois de qualité pour les Charlevoisiens. »
L’ATR est donc en réflexion sur ce qui reste une orientation de sa planification stratégique et sur la nouvelle forme qu’elle pourrait prendre.
Les emplois les plus fréquemment cités par les entreprises intéressées par le jumelage se situaient au service à la clientèle, en administration et comptabilité, à l’entretien (ménager, extérieur) ou en cuisine.
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