20 capteurs sismiques pour alerter Charlevoix
Une vingtaine de capteurs sismiques ont été installés dans la région de Charlevoix pour la mise en place du système national d’alerte sismique précoce, un outil qui permettra de prévenir un tremblement de terre en recevant une alerte jusqu’à une dizaine de secondes avant l’événement.
On compte un total d’environ 200 capteurs installés au Québec, plus particulièrement dans la vallée de l’Outaouais et le long du fleuve Saint-Laurent, considérées comme des « zones d’activité sismique plus fortes », selon Christopher Boucher, analyste sismique à Ressources naturelles Canada. Charlevoix est quant à elle « considérée comme la zone sismique la plus active de l’est de l’Amérique du Nord ».
Le système d’alerte devrait être en vigueur d’ici « fin 2024, début 2025. Il est conçu pour enregistrer rapidement les premières ondes qui proviennent du tremblement de terre qui sont plus faibles, mais qui voyagent plus rapidement. Ensuite il estime la magnitude et l’étendue des secousses qui seront plus fortes et il envoie l’alerte aux régions qui seront touchées », explique l’analyste.
Les secousses faibles ne font pas l’objet d’alertes. « On parle vraiment d’un seuil de magnitude 5, le seuil de dommage. Dans Charlevoix, on s’attendrait en moyenne à une alerte tous les 20 ans. Ça ne veut pas dire que ça se (sera exactement) tous les 20 ans. Ça pourrait être dans trois mois ou 50 ans. La moyenne est aussi moins fréquente en s’éloignant de cette zone parce que c’est la plus active », précise l’expert en séisme.
Quelques secondes font la différence
À savoir si une dizaine de secondes peuvent réellement nous protéger davantage, Christopher Boucher répond que « ces quelques secondes-là, ça nous donne juste assez de temps pour se trouver un objet solide, se mettre en dessous et ensuite s’agripper ».
Il donne plusieurs exemples éloquents : « (en) voiture, c’est assez de temps pour se stationner sur le côté et se couvrir la tête. Ça donne aussi quelques secondes pour implémenter des mesures automatiques, comme arrêter les trains pour prévenir des déraillements, sonner une alarme pour arrêter des chirurgies, prévenir les avions d’atterrir, arrêter la circulation sur les ponts et dans les tunnels. »
« Peu importe le moment où vous recevez l’alerte, peu importe l’endroit où vous vous trouvez, il est essentiel de poser immédiatement les trois gestes suivants pour protéger votre vie : se baisser, s’abriter et s’agripper », rappelle l’expert de Ressources naturelles Canada.
Des applications d’alerte sismique existent déjà, mais Christopher Boucher souligne que ces « alertes viennent dans les minutes qui suivent un tremblement de terre. C’est une estimation plus précise de la magnitude, de la localisation, mais ce n’est pas préventif. »
Le système d’alerte du gouvernement fédéral a été éprouvé une première fois le 15 septembre dernier, en Colombie-Britannique, lors d’un tremblement de terre de magnitude 6,5 au large de l’archipel Haida Gwaii.
« C’est une région très peu habitée, il n’y a pas de réseau cellulaire, mais quand même quelques habitants qui ont reçu l’alerte à la télévision et à la radio, donc on sait que ça fonctionne », conclut l’analyste sismique.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.