Depuis quelques mois, le projet Medway, lequel consiste à ériger un bâtiment gigantesque devant abriter une clinique médicale ainsi qu’une centaine de logements, a fait l’objet de trois séances d’information, soit deux initiées par le promoteur du projet (en février et août) et une tenue par Ville de La Malbaie le 8 octobre dernier, cette dernière formalisant le processus de consultation publique auquel la municipalité est contrainte en vertu de son règlement sur l’urbanisme.
Si un tel processus est requis, c’est que le projet Medway exige de par sa nature une modification au règlement de zonage existant pour le secteur visé, soit celui situé entre la Côte Bellevue au nord et le Chemin des Falaises, au sud. Ville de La Malbaie, utilisant un nouveau pouvoir (le PPCMOI) et suivant une recommandation de son Comité consultatif sur l’urbanisme (CCU) a donc déposé en août dernier un projet de modification, lequel changerait, une fois dûment adopté, la vocation des terrains délimités par la zone.
Actuellement, ce secteur de La Malbaie (le secteur de Pointe-au-Pic) est essentiellement zoné à des fins d’usages résidentiels (habitations), récréatifs (golf) ou de villégiatures (complexes hôteliers, auberges). Le changement proposé par Ville de La Malbaie vise à introduire une nouvelle « classe d’usage » correspondant à l’une des finalités de la construction, soit l’installation d’une clinique médicale. En clair, il s’agit d’ouvrir la possibilité que des fonctions de services puissent s’y déployer, en sus des usages déjà établis.
Entendons-nous bien : l’intention d’offrir de nouveaux possibilités locatives à la population actuelle et à venir de la région de Charlevoix-Est ainsi et de loger le Groupe de médecine familiale (GMF) dans des locaux plus adéquats n’est pas sans intérêt. La question qui se pose toutefois est la suivante : à quel prix?
Il est assez évident que l’apparition d’une telle construction dans l’environnement de la Côte Bellevue viendra modifier considérablement l’écosystème de ce secteur. En effet, il n’est pas difficile d’imaginer l’impact qu’aura ce nouvel actif (logements et clinique médicale) sur l’achalandage du secteur visé. Au bas mot, si le projet fait le plein du potentiel qu’il recèle, ce n’est pas moins de trois cents nouveaux résidents qui afflueront sur ces lieux. Ajoutons à cela fréquentation quotidienne des usagers de la clinique médicale et on s’organise pour une joyeuse congestion en termes de circulation automobile!
Les promoteurs du projet ont pris conscience de cet effet et c’est pourquoi ils ont présenté au ministère des transports du Québec (MTQ) une proposition de modification de l’accès au site via la Côte Bellevue, laquelle semble avoir été acceptée par les fonctionnaires du MTQ. Même à cela, peut-on croire que l’aménagement proposé endiguera de façon notable l’accroissement des flux circulatoires engendrés par cet actif, de surcroît dans un endroit qui pose déjà des enjeux de circulation? Permettez-nous d’en douter.
La relocalisation de la clinique médicale peut représenter un atout en termes d’attraction de nouveaux médecins, soit. Mais a-t-on envisagé d’autres options? Comme celle de meubler un centre d’achat quasiment vide? Ou celle d’intégrer dans le projet du nouvel hôpital des locaux pouvant accueillir le GMF?
Dans l’état actuel du dossier, la volonté de faire droit à ce projet éléphantesque en modifiant l’usage d’un terrain se situant en zone résidentielle et de villégiature, avec la densification populationnelle et l’accroissement de circulation que cela provoquera pourrait s’avérer en fin de compte être une fausse bonne idée.
Richard Filion
Caroline Desjardins
Résidents La Malbaie
Secteur Pointe-au-Pic
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