Bière sans alcool : complexe et coûteux pour les microbrasseurs

Le marché de la bière sans alcool devient de plus en plus populaire. Photo iStock
Le commerce des bières non alcoolisées a pris du galon dans les dernières années. Il occuperait désormais 15 % des parts de marché. Son élaboration nécessite cependant d’importants investissements en temps et argent, selon des brasseurs locaux.
Selon des informations rapportées par l’Association des brasseurs du Québec au Journal de Québec, les ventes de bières sans-alcool ont triplé en cinq ans. En 2019, les brasseries ont écoulé 245 000 hectolitres de bière non alcoolisée, alors qu’en 2023, c’était 765 000 hectolitres.
Quant à la bière normale, une chute de 10 % depuis 2019 est constatée au Québec. Les ventes de bière en hectolitres ont passé de 5 545 432 en 2019 à 4 999 492 en 2023.
Il est toutefois à noter que près de 90 % de ce marché est détenu par de grands brasseurs, tels que Labatt, Molson Coors, Sleeman, Unibroue et Brasseurs de Montréal.
En province, mais aussi en région
Signe que les bières sans alcool sont autant populaires, le copropriétaire de la Microbrasserie Charlevoix, Frédérick Tremblay, indique que son entreprise en brasse périodiquement. « Quand on la vend en fût, soit au Saint-Pub, elle part comme des petits pains chauds », affirme-t-il.
La tendance est aussi observée chez Menaud, à Clermont. « Ils prennent de plus en plus de place dans le panier des gens », constate le responsable de la qualité et distillateur, Antoine Delorme. L’Amélanche, une infusion de botaniques charlevoisiennes, est d’ailleurs là pour répondre à cette demande.
Cependant, à comparer à d’autres microbrasseries québécoises, la Microbrasserie Charlevoix voit une certaine progression dans la vente de ses produits alcoolisés. « On est quand même des brasseurs établis depuis 26 ans. Les gens connaissent nos valeurs sûres, tant pour nos bières de microbrasseries que les fortes », rappelle M. Tremblay.
Le processus de fabrication est toutefois plus complexe, selon ce dernier. « On doit davantage surveiller le taux de fermentation qui ne doit pas dépasser 0,5 % », explique-t-il. Il ajoute que, souvent, il est recommandé de laisser un tel produit dans le réfrigérateur, puisqu’il ne possèderait pas les agents de conservation naturels qui se retrouvent habituellement dans une bière conventionnelle.
Le constat est semblable chez Menaud, même que l’entreprise ne prévoit pas effectuer le saut à court terme dans l’élaboration de bière non alcoolisée. « La technologie et les processus pour faire quelque chose d’intéressant nécessitent des investissements significatifs », mentionne M. Delorme.
Frédérick Tremblay maintient cependant que la Microbrasserie suit la tendance et on pourrait « prochainement » voir une bière sans alcool charlevoisienne disponible sur les tablettes, tout en continuant de fabriquer ses produits phares. « On est toujours à l’affût des modes. […] On se le fait demander fréquemment par nos détaillants », dit-il.
De son côté, Menaud prévoit ajouter deux autres produits à sa gamme d’infusions dans les mois à venir.
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