Le Germain Charlevoix conserve ses travailleurs étrangers… temporairement
Le restaurant Les Labours de l'Hôtel et Spa Le Germain Charlevoix. Photo courtoisie
Face aux nouvelles règles plus restrictives d’Ottawa sur le recrutement de travailleurs étrangers temporaires, l’Hôtel & Spa Le Germain Charlevoix a pris les devants en renouvelant tous ses permis de travail jusqu’à la fin de l’année 2025.
« Notre équipe d’acquisition de talents avait jusqu’au 26 septembre pour adresser des demandes de renouvellement de permis. On a fait des demandes anticipées pour protéger nos employés concernés jusqu’à la fin de 2025 », explique Élizabeth Moreau, adjointe à la direction de l’hôtel de Baie-Saint-Paul.
Lors de cette date butoir du 26 septembre, le plafond d’embauche de travailleurs étrangers temporaires (TET) est passé de 20 % à 10 %. Cette catégorie de travailleurs représente actuellement 15 % de l’équipe du Germain Charlevoix.
S’il attend encore plusieurs détails sur les nouvelles règles du programme (PTET), le Groupe Germain Hôtels sait que « les nouvelles demandes seront plus difficiles. Ils coupent dans les postes à bas salaire, mais aussi les permis d’études et les permis de travail post-diplôme », indique Élizabeth Moreau.
En plus de compromettre le recrutement de la main-d’œuvre, les règles du PTET occasionnent « des frais importants pour l’employeur : pour le dépôt d’une candidature, pour les faire venir, leur fournir un logement à faible coût… », rappelle l’adjointe à la direction.
Le Germain misera donc davantage sur les assouplissements aux demandes de résidence permanente. « On organisera des séances d’information pour les travailleurs qui ont le goût de rester », mentionne Élizabeth Moreau.
Un problème généralisé
Dans Charlevoix comme ailleurs, les nouvelles mesures du programme fédéral ne menacent pas seulement Le Germain. Dans un échange de courriels avec Le Charlevoisien, Fairmont Le Manoir Richelieu confirme que « cette nouvelle mesure pourrait rendre notre recrutement plus difficile et avoir un certain impact sur nos opérations ».
Plus tôt cette semaine, l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) demandait aux gouvernements du Canada et du Québec « d’assouplir les nouveaux paramètres du PTET et de prévoir une exemption pour l’industrie hôtelière du Québec afin d’éviter de la fragiliser davantage ».
Selon un sondage mené par l’AHQ auprès de 115 hôteliers, « 75 % des postes vacants sont des emplois à moins de 27,47 $ de l’heure, soit ceux visés par le gel annoncé, et ce, dans un contexte où 70 % des répondants ont des postes vacants qu’ils peinent à combler, malgré la motivation et la détermination des employeurs à embaucher des travailleurs locaux ».
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