Il a beaucoup été question de sauvetage nautique depuis les tragiques événements du 1er mai 2023 à Saint-Urbain. Pour démêler le vrai du faux, l’essentiel du non essentiel, le Charlevoisien s’est entretenu avec un spécialiste. Sylvain Gariépy, PDG de Sauvetage Nautique.
Précisons tout de suite qu’il a collaboré avec la CNESST lors de son enquête sur le décès des deux pompiers de Saint-Urbain, mais il n’a pas été entendu à l’enquête publique de la coroner Me Andrée Krosntröm.
« Tout commence par l’analyse des risques. Il est faux de prétendre que de former les pompiers et acheter de l’équipement pour le sauvetage nautique coûte une fortune. Tout est relié aux risques et au service qu’on veut offrir. On a un devoir de moyens et non de résultats. Ça veut dire qu’on ne doit jamais dépasser notre capacité personnelle, celle de l’équipe et de l’organisation », souligne Sylvain Gariépy
Il existe 4 types de formations au pays. Sauvetage en embarcation, sauvetage sur glace, sauvetage riverain et sauvetage en eaux vives.
Avant de plonger au cœur du métier de pompier, il rappelle que depuis mars 2022 les règles de la CNESST obligent une formation des travailleurs, des équipements et des directives internes pour tout travail à proximité, au-dessus et sur l’eau ou un champ de glace.
« Baie-Saint-Paul fait ça d’une manière intelligente en faisant un petit pas à la fois. Les interventions (des pompiers) se rapportent aux kayakistes coincés et aux citoyens enclavés lors d’inondations », dit le PDG de Sauvetage Nautique ajoutant que ce volet sera enseigné l’an prochain.
Le spécialiste explique que le fleuve a beau couler devant Baie-Saint-Paul, Québec et Montréal, il se comporte différemment d’un endroit à l’autre. « C’est pour ça que les formations doivent être adaptées à la réalité du milieu et du client. C’est le risque qui fait que ça coûte plus cher. Les tactiques demeurent les mêmes » , dit-il en comparant le coût d’un bateau pour intervenir sur le lac Saint-Jean versus un petit lac n’importe où au Québec.
Pour la Ville de Baie-Saint-Paul, il estime qu’avec la formation opération en sauvetage riverain le SSI sera bien formé. « On n’enseignera pas le même contenu qu’à Montréal ou au Saguenay ici », précise-t-il. « On a fait un plan sur 3 ans à Baie-Saint-Paul. Il faut juste mettre les priorités à bonne place », ajoute-t-il.
Il ne faut pas exagérer et décider en fonction des risques. « Ici, on a donné le sauvetage riverain et on va donner le sauvetage sur glace . Certains éléments qui seront donnés vont permettre l’arrimage des formations et des équipements. Exemple, l’embarcation à déploiement rapide pourra être utilisée 4 saisons. On doit être en mesure d’optimiser le personnel et les équipements », commente Sylvain Gariépy.
Le PDG de Sauvetage Nautique trouve lui aussi que les regroupements et l’entraide sont l’avenir dans l’incendie au Québec. « Il faut que les municipalités cessent de travailler en silo. Les chicanes de clochers, c’est assez. Les plus grandes villes doivent aider les plus petites. Je ne crois plus à ça un Québec avec plus de 600 services sécurité incendie. Il y en a 100 en Ontario et c’est plus populeux. Ça avance, mais pas assez vite à mon goût. Mais, ça va dans la bonne direction » , termine-t-il.
Sauvetage Nautique est un regroupement de pompiers, d’officiers aux opérations, de gestionnaires de formation, de chefs pompier et de paramédics compilant plus de 40 000 heures d’enseignement en sauvetage nautique, sauvetage sur glace et sauvetage en eau vive.
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