Bureau gouvernemental partagé: « une promesse abandonnée », dit Couturier

Par Dave Kidd 5:00 AM - 12 septembre 2024
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Daniel Poirier croit que cet immeuble représente une belle opportunité

L’homme d’affaires Daniel Poirier a eu la confirmation, il y a quelques semaines, que le projet d’implantation d’un bureau gouvernemental partagé à La Malbaie était abandonné. L’immeuble qui était ciblé abritait autrefois le magasin Gagnon et Frères.

« Je n’ai pas perdu d’argent, mais j’ai perdu mon temps », avoue le promoteur.  « Le projet était avancé. On était rendu aux plans presque finaux », dit-il également.

D’après ce qu’il raconte, le bureau aurait occupé 7 000 des 12 000 pieds carrés de l’immeuble. « Avec les 7 M$ accordés aux Kings de Los Angeles, on aurait pratiquement pu faire les 15 bureaux. Québec a trouvé des fonds pour la venue de l’équipe, mais n’en a plus pour les bureaux régionaux. C’est ça le plus triste », ajoute Daniel Poirier.

Le sujet a été traité par le FM Charlevoix et CIMT-TV à la fin du mois dernier. À la radio, Kariane Bourassa disait être « surprise de la confusion entourant le dossier de la régionalisation des emplois gouvernementaux ». Elle affirmait et maintient aujourd’hui encore que « 76 emplois ont déjà été relocalisés dans Charlevoix ,dont 42 dans Charlevoix-Est ».

« C’est une promesse abandonnée », déclare le maire de La Malbaie Michel Couturier. « Je suis très déçu surtout qu’on avait obtenu des confirmations du bureau de la ministre Sonia Lebel. Depuis l’annonce en 2022, on misait sur ça en partie pour revitaliser le centre-ville », continue-t-il.

Le maire de La Malbaie a obtenu des informations disant que 150 postes ont été régionalisés dans la Capitale-Nationale. « Ma théorie, c’est que ce sont des gens en télétravail. Ce ne sont pas de nouveaux emplois, mais bien des employés autorisés à travailler à distance. C’est loin d’être la même chose », dit-il.

Promesse tenue dit Bourassa

 « On avait promis de transférer des emplois en région et nous avons tenu notre promesse. Il est donc faux de dire que rien n’a été fait », soutient la députée Bourassa.

Elle ajoute que dans tous les projets de relocalisation, deux options sont analysées par le gouvernement. « On peut aménager les locaux déjà existants pour accueillir des employés de différents ministères. Quand, ce n’est pas possible, on va analyser la possibilité d’installer nos travailleurs dans d’autres édifices », dit-elle également.

« Considérant que depuis la pandémie, plus d’employés gouvernementaux sont en télétravail et qu’il y a déjà des places disponibles dans des locaux existants, le gouvernement examine la possibilité de regrouper les travailleurs dans ses propres installations », ajoute la députée.

Kariane Bourassa termine en disant  « que l’aménagement de nouveaux bureaux engendrait également des frais supplémentaires, et on veut s’assurer de gérer d’une manière responsable l’argent des Québécois ».

Michel Couturier s’est aussi fait dire au fil des mois que de la « jalousie » s’était installée entre des villes au sujet des 15 bureaux qui devaient être créés. « Le gouvernement en a ouvert un seul jusqu’ici », termine-t-il.

Le premier ministre François Legault avait annoncé en 2022 la création des bureaux gouvernementaux partagés. 5000 fonctionnaires de différentes organisations devaient migrer 15 villes d’ici 2028. Cette cible serait déjà pratiquement atteinte.