Inondations : des frustrations encore vives

La première soirée de consultations organisées par la Ville de Baie-Saint-Paul sur les inondations du 1^er mai 2023 aura dégagé un constat clair : des sinistrés ne sont pas prêts à tourner la page et vivent encore des frustrations.

Une vingtaine de Baie-Saint-Paulois, dont la plupart étaient des sinistrés, ont participé à la séance animée par Nathalie Vallée, vice-présidente – Communications corporatives chez Paradigme Stratégies, firme engagée par la ville pour mener les consultations.

Si les échanges étaient courtois et respectueux, les critiques envers la gestion de la Ville et du ministère de la Sécurité publique ont dominé la soirée. Le manque de considération et de communication et la lenteur administrative ont été plusieurs fois soulignés.

« Ma plus grosse déception, c’est qu’il n’y avait pas assez d’empathie », « je n’ai pas été évacué, on nous a tout le temps oublié », « je ne comprends pas l’immensité des délais à régler les dossiers » ont été des phrases entendues ce soir.

« Il devrait y avoir une meilleure coordination entre le ministère de la Sécurité publique, la ville et les sinistrés. On n’a pas senti qu’on était si respecté que ça », a lancé un résident.

De nombreux citoyens s’entendaient aussi pour dire que la commémoration du 1^er mai 2024 était inappropriée. « C’est important de se rappeler, mais c’est n’est vraiment pas le temps », « ça prend une normalité pour le vivre », a-t-on mentionné.

« On a l’impression que c’était pour les élus et la presse. Faut que ce soit par et pour les sinistrés », a également dit une personne. Une autre a lancé : « le meilleur monument qu’on pourrait avoir, c’est refaire le mur du quai ».

Les sinistrés présents ont aussi parlé du fait que de nombreuses questions restent sans réponses et déploraient l’absence de membres de la ville durant les consultations pour leur répondre.

La solidarité comme bon coup

La solidarité est l’élément principal qui est ressorti dans les bons coups vécus pendant et après les inondations. Les autres citoyens, les restaurateurs, l’organisation du Festif!, les escouades de vigilance du CIUSSS notamment ont permis de faire une différence.

« Ça nous a aidé à ne pas se décourager trop vite, à ne pas rester dans état d’une ville désastreuse », a indiqué une personne.

La ville a marqué des points dans son organisation pour débarrasser les débris qui sortaient des maisons ainsi que pour la gestion des dons et l’organisation des rencontres citoyennes.

Des solutions pour l’avenir

Le but des consultations est non seulement de faire un constat, mais aussi de mieux prévoir l’avenir. Les participants étaient invités à suggérer des solutions pour améliorer la gestion d’un sinistre.

L’importance d’un plan d’évacuation a été mentionnée, avec entre autres des moyens de communiquer avec différents services et des points de rassemblement sécuritaires dans la ville. On proposait aussi d’établir une liste de personnes volontaires pour prêter main forte aux employés de la ville.

Une autre suggestion concernait les nouveaux acquéreurs ou héritiers d’une résidence située en zone inondable. Un outil pourrait être mis en place pour le prévenir de ce que cela implique.

L’aménagement des zones vacantes a enfin donné lieu à plusieurs propositions de structures naturelles durables, comme des vergers ou des jardins communautaires, ou encore des parcs-éponges.