La FIQ demande à ses membres de refuser les heures supplémentaires à compter du 19
Sur cette photo, la FIQ manifeste devant l’Hôpital Jean-Talon à Montréal, le 8 novembre 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz
Les dernières propositions gouvernementales à la FIQ ne sont que de la «poudre aux yeux», estime l’organisation syndicale. En conséquence, elle demandera à ses membres de refuser de faire des heures supplémentaires à compter du 19 septembre.
La fédération syndicale, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, répond ainsi à la nouvelle proposition du Conseil du trésor présentée jeudi. La FIQ avait alors dit prendre le temps de l’analyser avant de la commenter.
Le recours à ce moyen de pression aurait des conséquences importantes sur le réseau de la santé, vu l’importance stratégique des infirmières.
La FIQ y avait eu recours en avril 2019, pour protester contre le TSO, le «Temps supplémentaire obligatoire». Et les employeurs s’étaient adressés au Tribunal administratif du travail. Celui-ci avait jugé que ce moyen de pression concerté «risque de porter préjudice à un service auquel le public a droit».
La mobilité en jeu
La mobilité exigée des infirmières est toujours au cœur du litige entre Québec et la Fédération interprofessionnelle de la santé.
Les dirigeants des établissements de santé veulent pouvoir déplacer les infirmières d’unité de soins, voire d’établissement, afin de répondre aux besoins là où ils se présentent.
Les infirmières y voient là une façon de renier leur expertise, de les traiter comme des pions interchangeables.
Selon la FIQ, dans sa proposition de jeudi, Québec exige encore davantage de flexibilité de la part de ses membres. Or, c’est pour cette raison que les membres avaient rejeté l’entente de principe qui était intervenue avec Québec, et ce, dans une proportion de 61 %.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a rejeté cette interprétation de sa nouvelle proposition.
«Il est faux de dire que le gouvernement veut augmenter les déplacements. Il est irresponsable de faire peur à la population, alors que notre objectif est de mieux la soigner avec une meilleure organisation du travail dans les hôpitaux. Et ce, toujours avec la formation adéquate et sur une base volontaire. On doit continuer de négocier pour en arriver à une entente. Notre priorité, c’est le patient», a commenté la ministre, vendredi.
Mais pour la FIQ, cette proposition présentée jeudi n’est que de «poudre aux yeux» et de «remâchage».
En réplique, la FIQ demandera donc à ses membres de refuser de faire des heures supplémentaires à compter du 19 septembre prochain.
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