Gisement de titane: Niobay veut faire des forages exploratoires dès que possible

Par Emelie Bernier 5:00 AM - 29 août 2024 Initiative de journalisme local
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La Société a déposé une demande d’autorisation pour les projets à impacts (ATI) auprès du MRNF dans le but d’effectuer une campagne de forage dès que les travaux seront approuvés. Le secteur visé par cette campagne de forage est situé sur les terres privées du Séminaire de Québec, identifié comme le secteur 1 par NioBay. Source: Niobay

Niobay, qui investigue le sous-sol à la recherche de gisements de titane dans Charlevoix, souhaite aller de l’avant avec une première phase de forages exploratoires avant la période de la chasse qui débute fin septembre. Reste à savoir si la compagnie obtiendra les autorisations nécessaires.

« Les premiers travaux pourraient se faire d’ici moins d’un mois. Si on a les autorisations cinq jours avant la chasse, on va reporter. Mais notre entente est faite avec le séminaire. J’ai eu des équipes de mai à juillet sur le territoire, nos gens connaissent le territoire. Moi, je suis prêt, l’équipe est prête », indique Jean-Sébastien David, président et directeur général de la compagnie Les métaux Niobay inc.

La MRC de Charlevoix a donné un avis défavorable au ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) pour la phase exploratoire sur deux parcelles de terrain, la « zone 3 » du projet de Niobay, notamment en raison d’un potentiel conflit avec l’habitat du caribou. Ces deux parcelles ne sont pas dans les visées de la première phase exploratoire, précise M. David. La MRC de Charlevoix-Est, où se trouve une partie du territoire visé par Niobay, a également émis un avis défavorable.

« Quand on fait la demande d’autorisation pour travaux d’exploration à impacts (ATI), on a inclus la zone 3 parce qu’une autorisation, si elle est accordée, c’est bon deux ans. D’ici deux ans, on devrait savoir ce qui advient en lien avec la protection de l’habitat du caribou. Mais c’est certain qu’on n’ira pas dans le secteur 3 avant que la décision soit prise parce qu’on sait que c’est une zone sensible », indique-t-il.

La première phase d’ATI aura lieu dans la zone 1, sur les terres du Séminaire, où la prospection a donné des « résultats très intéressants », selon M. David.

Niobay n’est pas détentrice des claims concernés qui sont la propriété de la Société Vior, avec laquelle elle a conclu une entente d’option en février. « Moyennant un montant d’argent, je pourrais acquérir 80 % des claims de Vior. C’est sur quatre ans. J’ai quatre ans pour me faire une tête à savoir, mais du jour au lendemain, je peux décider de me retirer », indique Jean-Sébastien David.

Il souhaiterait que les forages, si l’autorisation est donnée, soient entrepris le plus tôt possible, avant la période de la chasse qui arrive à grands pas. « Ils étaient prévus l’an prochain, mais quand on a vu que le fédéral réouvrait la barrière qu’il y avait avec la Russie pour l’importation du titane russe, on a décidé d’accélérer le programme. On veut des minéraux spéciaux et on réouvre nos frontières à des pas fins comme la Russie! Un moment donné, il faut être conséquent, on en veut ou on n’en veut pas? »

Et le caribou?

La présence du caribou forestier n’est pas, selon M. David, un mur contre lequel se heurtera le projet. « Les projets doivent être conçus, pensés, en ayant en tête la protection du caribou. S’il y a une éventuelle opération dans une zone sensible, il y aurait moyen d’aller chercher le minéral critique et stratégique tout en ne nuisant pas à l’habitat du caribou ou en « l’impactant » le moins possible. S’enclaver pourrait aider », dit-il.

Une seconde raison motive la société minière à vouloir aller de l’avant avec les forages exploratoires le plus tôt possible. « J’ai un chèque à faire a Vior d’ici le 31 décembre. Avant de signer, je veux comprendre le potentiel de la zone 1 et c’est pour cette raison que je veux faire les travaux pour avoir une idée. Si c’est intéressant, je vais continuer. »

Advenant l’obtention de tous les droits et permis nécessaires à l’exploitation, Niobay ne serait pas à la tête des opérations, mais s’associerait avec une société compétente en la matière. « On n’envisage pas faire nous-mêmes l’exploitation, mais on pourrait être un excellent partenaire en gardant une certaine propriété et en travaillant avec un spécialiste du titane comme Rio Tinto ou les minières australiennes qui sont très fortes dans le domaine », conclut-il.