La Zec des Martres au pied du mur
Les représentants de la Zec des Martres et de Réseau Zec lors de la présentation du 24 août au centre communautaire de Saint-Urbain.
Alors qu’elle a longtemps résisté à l’obligation de se conformer à la nouvelle règlementation sur les équipements de camping transformés en installations de villégiature, la Zec des Martres doit maintenant se plier aux exigences gouvernementales, sans quoi elle pourrait se voir retirer son droit de commerce.
« On doit démontrer notre volonté de collaborer à la mise en place de balises », a déclaré Christian Langlois, membre du c.a. de la zec, lors d’une présentation publique tenue devant près de 150 membres, ce samedi à Saint-Urbain.
Lors de ses dernières rencontres avec le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la Zec des Martres a été avertie très sérieusement de la possibilité de se faire retirer son droit de commerce, allant même jusqu’à une mise sous tutelle, selon ce qu’ont rapporté les membres du conseil d’administration.
« On nous a rapidement dit qu’on était sur la black list », a imagé Christian Langlois. Selon le président du c.a. Roger Brassard, la Zec des Martres serait l’une des « dernières de la région de Québec à enclencher le processus de mise aux normes ».
« En 2017, on avait cinq ans pour se mettre aux normes. Avec la pandémie, ça a été reporté jusqu’en 2023, puis au 31 août 2024. Sur le terrain, il ne s’est rien passé. On en parle activement depuis seulement six mois », constate Christian Langlois.
Le conseil d’administration a concédé devant l’assemblée qu’il y avait eu un « laisser-aller » de la part de zec envers ses membres, principalement dans les « communications ». Il ne prend toutefois pas tout le blâme.
L’administration de la zec a été renouvelée au printemps, notamment avec l’embauche d’un nouveau directeur général, Frédéric Guérin, et la nomination de Roger Brassard comme président du c.a., qui a tout de suite vu « l’urgence d’agir dans le dossier du camping. On a un plan de communication à revoir », a-t-il aussi mentionné.
Frédéric Guérin et son équipe ont passé l’été à inventorier les 190 emplacements de camping de la Zec. Cet inventaire leur a permis de constater qui était aux normes, qui devait apporter des modifications mineures, et qui ne l’était pas. Chaque campeur recevra son verdict dans les prochaines semaines.
Réseau Zec, qui rassemble les 63 zones d’exploitation contrôlées du Québec, a confirmé que la date butoir pour se conformer est en fait le 31 mars 2025, le 31 août 2024 étant davantage une date butoir administrative.
Même si elle se range aux exigences du ministère, la Zec des Martres demandera « une compensation pour les coûts liés à l’inventaire, le suivi annuel et l’administration liée à la directive ministérielle ». Elle avait également demandé, avec la Zec du Lac-au-Sable et les deux MRC, des mesures transitoires pour les campeurs ayant obtenu « de bonne foi » des permis de contruction municipaux.
Grogne dans l’assemblée
Le c.a. de la Zec des Martres a été mis à rude épreuve par la colère et l’incompréhension de plusieurs membres lors de la période de questions suivant la présentation. Harold Castonguay, qui mise davantage sur la contestation, a accusé l’actuel c.a. de « mauvaise foi » et qu’il a « fallu leur tordre le bras pour tenir cette réunion ». « On est mal représenté », a aussi crié une personne dans la salle.
Sylvie Duquet a reproché à la Zec d’avoir envoyé un avis de se conformer « au mois de juin pour le 31 août. C’est stressant », a-t-elle laissé tomber. Le manque d’information sur le site Internet de l’organisme a aussi été soulevé, ainsi que l’iniquité dans le processus de transfert de bail de gré à gré.
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