Prélèvements dans la rivière Malbaie : l’ARPS réagit
Mercredi dernier, les membres de Saumon Rivière Malbaie ont fait part de leur opposition face à des prélèvements de saumons par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Photo Archives
La décision de Saumon Rivière Malbaie de s’opposer aux prélèvements du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) fait échos au-delà des frontières de Charlevoix, plus précisément au Saguenay — Lac-Saint-Jean.
Le président du conseil d’administration de l’Association de la Rivière Petit-Saguenay (ARPS), Francis Lavoie, s’est dit « surpris » par les propos rapportés par Le Charlevoisien, mercredi dernier. Il tenait à rectifier certains points. « On n’est pas des voleurs. […] Les prélèvements ne servent pas à faire du profit, mais à assurer la pérennité de la rivière », mentionne M. Lavoie dans un entretien téléphonique.
L’ARPS est inquiet de l’avenir de leur rivière pour de bonnes raisons. Les montaisons ont chuté dans les cinq dernières années dans la rivière Petit-Saguenay, passant de 140 en 2019, à seulement 16 en date du 20 août. « Le dernier saumon à avoir été pêché a été recensé le 11 juillet », rapporte M. Lavoie.
Le président de l’ARPS rappelle que, pour la première année uniquement, huit grands saumons seraient prélevés de la rivière Malbaie dans une optique d’ensemencer la Petit-Saguenay. Trois autres géniteurs seraient récoltés dans le même but dans les cinq années subséquentes. « On ne peut pas faire ça seulement avec des saumons de notre rivière, ça serait trop risqué », dit Francis Lavoie.
Francis Lavoie comprend que la situation dans les rivières n’est pas optimale sur l’ensemble des rivières à saumons québécoises cette saison. Il rappelle toutefois que le gouvernement devait prendre le seuil démographique de la rivière Malbaie pour être autorisé à procéder au prélèvement. Une chose qui ne risque pas d’arriver cette année en raison du nombre de montaisons observé cette année, d’où le report de l’opération du MELCCFP.
Pourquoi la Malbaie ?
Le président de l’Association de la rivière Petit-Saguenay estime que le ministère a retenu le saumon de la rivière Malbaie pour deux raisons principales.
D’abord, la situation n’est pas des plus réjouissantes dans les autres rivières à saumon au Saguenay — Lac-Saint-Jean. « Ce n’est pas mieux sur la Saint-Jean, la Sainte-Marguerite et la rivière à Mars », énumère M. Lavoie. Contact Nature, les gestionnaires de la passe migratoire de la rivière à Mars, rapportait récemment à Radio-Canada Saguenay — Lac-Saint-Jean que près de 70 individus avaient remonté le cours d’eau, en date du 10 août. La moyenne des cinq dernières années pour la fin juillet est habituellement de 215 montaisons pour ce cours d’eau.
De plus, certains poissons ayant permis à l’ensemencement de la rivière Malbaie dans les années 90 provenaient de la Petit-Saguenay. « Les biologistes du ministère ont dû faire le rapprochement », croit-il.
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