Foothills: « L’exploration n’est pas souhaitable » -Karine Horvath
La carte du projet Foothills. Source: site web de NioBay.
Beaucoup d’inconnues demeurent sur les visées de la société minière NioBay sur le territoire de la MRC de Charlevoix qui évalue que « l’exploration n’est pas souhaitable pour le moment ».
Karine Horvath, directrice de la MRC de Charlevoix, réitère que la MRC a émis un avis défavorable à l’exploration à la suite d’une demande du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Cette demande d’avis concerne « deux petits carrés où ils visent une exploration dans la Zec des Martres », explique-t-elle. Le territoire visé par NioBay dépasse largement ces frontières.
« Le projet d’exploration, ce sont des forages qui impliquent une perturbation du milieu. À la MRC, on est constamment informé par rapport à tout ce qui se fait sur le rétablissement du caribou forestier de Charlevoix et on est en faveur de cet objectif. Comme le territoire de la zec est inclus dans le territoire de rétablissement, on se dit qu’ il y a une incohérence ici. »
La MRC a émis un avis défavorable au projet d’exploration pour cette raison.
« Pour l’instant, on n’est pas en mode d’opposition des deux projets, mais on se questionne sur l’impact que peuvent avoir autant l’exploration qu’une éventuelle exploitation sur le caribou. C’est par rapport à cette incohérence qu’on s’est prononcé», explique la dg.
Le territoire concerné se situe à environ 1km des frontières des TIAM, soit les territoires incompatibles avec l’activité minière, dont la carte a été déterminée par la MRC selon un strict cadre gouvernemental.
« Avec les TIAM, on protège les corridors pédestres, les sentiers récréatifs, les aires habitées… Les zones visées ne sont pas incluses, mais par contre, elles se trouvent sur la zec qui est un territoire récréotouristique», renchérit Mme Horvath.
Le 18 juillet, le ministère de Ressource naturelle et des Forêts (MRNF) faisait parvenir à la MRC une demande de commentaire relativement à des travaux de décapage de roc et de forage au diamant dans le cadre du projet Foothills de l’entreprise Les métaux NioBay (en association avec Vior, détentrice des claims).
L’entreprise Les métaux Niobay a également identifié d’autres claims visés par des travaux d’exploration (sur les terres du Séminaire au nord de Saint-Urbain à l’est de la route 381), mais ceux-ci ne sont pas inclus dans les secteurs (zones d’intérêt où s’effectueront les travaux) fournis à la MRC par le MRNF dans le cadre de la demande de commentaires du 18 juillet. Pour les secteurs en tenure privée, la municipalité de Saint-Urbain a été informée par l’entreprise Niobay , explique pour sa part Stéphane Chaîné.
Pas un “no go”
L’avis défavorable ne signifie pas l’arrêt des procédures. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts pourrait en faire fi et aller de l’avant avec le permis d’exploration.
«On n’en connaît pas beaucoup sur le projet : les retombées économiques, les emplois, quelles quantités seraient extraites, est-ce que c’est une mine à ciel ouvert, souterraine? Mais est-ce qu’on n’est pas en train d’avancer dans un projet qui aura trop d’impact et qui va être un jour appelé à être abandonné? Pourquoi faire de l’exploration si, avec le caribou, on interdit toute exploitation minière éventuellement? », questionne Karine Horvath.
La version préliminaire du décret fédéral pour la protection de l’habitat du caribou mentionne cependant que les projets miniers qui concerneraient les minéraux critiques et stratégiques (dont le titane) pourraient potentiellement aller de l’avant.
« Le fédéral est impliqué dans la protection du caribou, mais est-ce qu’il y a des choses qui vont être possibles ou réalisables, malgré la protection de l’habitat? Ça reste des discussions à y avoir entre les ministères concernés », estime Mme Horvath.
Pour le moment, la position de la MRC demeure claire. «Pour l’instant, selon les informations dont on dispose et les enjeux au niveau du caribou, mais également du tourisme, de la protection des paysages, on pense que l’exploration n’est pas souhaitable. Peut-être que la démonstration nous amènera à d’autres constats, mais pour l’instant, on préfère être prudent», conclut-elle.
Le projet en bref
“Le projet couvre une superficie d’environ 285 km2 et comprend cinq blocs de claims distincts. Il couvre la majeure partie du contact de la zone intrusive connue sous le nom d’anorthosite de Saint-Urbain. Cette zone a démontré la présence de rutile-ilménite avec des résultats allant jusqu’à 57% de dioxyde de titane (TiO2), ainsi que de l’apatite (Note : Vior se réfère au phosphate). Des 139 échantillons d’affleurement prélevés, 67 contiennent des valeurs de P2O5 de 4,0 à 6,3 %, et des échantillons de blocs rocheux révèlent une minéralisation historique à plus haute teneur de plus de 10 % de P2O5 (Sigeom, QC). L’objectif de ce projet est clair : trouver une zone homogène, appuyée par un calcul de ressources et ainsi prouver le potentiel minéral de ce secteur.”
Source: site web de NioBay
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