Nicolas Ellis, l’enfant du Domaine Forget

Par Jean-Baptiste Levêque 4:55 AM - 16 août 2024
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Nicolas Ellis en train d’enseigner à l’Académie du Domaine Forget. Photo Go-Xplore

De retour au Domaine Forget pour deux concerts et en tant que maître à l’Académie, le chef d’orchestre Nicolas Ellis retombe littéralement en enfance, s’amuse avec les étudiants et nous parle du rôle social de la musique classique.

Le Saguenéen d’origine a passé plusieurs étés au Domaine Forget alors qu’il avait entre 5 et 7 ans.
« J’accompagnais mes parents, ils venaient enseigner, puis moi je courais dans les bois et j’avais énormément de plaisir à profiter de la nature puis du magnifique paysage. »

Depuis, le chef est déjà revenu plusieurs fois au Domaine pour y jouer, mais c’est la première fois qu’il y reste une dizaine de jours. « C’est extrêmement spécial parce que ça me replonge à un moment très précis dans ma vie où les souvenirs sont relativement vagues parce que j’étais très jeune, presque plus des sensations, des odeurs. »

Nicolas Ellis rêvait de cette opportunité depuis longtemps. « C’est un site magnifique puis le niveau musical est très élevé. Il existe aussi une super collégialité entre les professeurs qui sont des amis finalement. »

Il apprécie aussi particulièrement « de travailler avec des jeunes musiciens qui n’ont pas encore l’expérience de musicien d’orchestre « de carrière », mais qui ont énormément de moyens techniques, une grande musicalité et qui sont prêts à essayer un peu toutes sortes de choses en répétition. »

Ce « champ des possibles », selon les propres termes du chef, rejoint l’expérience qu’il vit avec l’Orchestre de l’Agora, qu’il a fondé il y a un peu plus de 10 ans. « C’est un peu un terrain de jeu où est-ce qu’on fait les projets qu’on a le goût de faire, puis on collabore avec les artistes avec lesquels on ressent une connexion. » Il cite entre autres Jean-Michel Blais, « pianiste néoclassique un peu plus pop ».

Né durant le printemps étudiant de 2012, ce projet d’une jeune génération de musiciens voulait aussi remplir un rôle social envers sa communauté. « On a une série de concerts à la prison de Bordeaux, on a travaillé avec des jeunes de l’hôpital Sainte-Justine qui vivent avec des difficultés de santé mentale (pour qu’ils) composent leur propre musique. »

En juin dernier, l’Orchestre de l’Agora présentait son Gala de la Terre qui a permis d’amasser 120 000 $ pour trois organismes environnementaux, notamment le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins de Tadoussac.

Avec le directeur artistique du Domaine Forget, Mathieu Lussier, Nicolas Ellis dirigera deux concerts de fin de saison du festival : « Beethoven et Prométhée! » le 18 août et le concert de clôture le 24 août. Le premier présentera entre autres un extrait des Créatures de Prométhée, « qui symbolise que l’essence de l’humanité, notre capacité à communiquer les uns avec les autres, à s’écouter, part des arts ».