L’exploration d’une épave en cours près de L’Isle-aux-Coudres

Par Jean-Baptiste Levêque 12:38 PM - 16 août 2024
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L’expédition cherche à identifier si l’épave est celle du Minerva, un bateau coulé en 1820. Photo courtoisie

Des plongeurs explorent depuis plusieurs jours une épave au sud de L’Isle-aux-Coudres, présumant qu’il pourrait s’agir du Minerva, un navire de la marine marchande britannique qui gît au fond du fleuve Saint-Laurent depuis plus de 200 ans.

Les Plongeurs d’épaves techniques du Québec n’en sont pas à leur première plongée sur les côtes de Charlevoix. « (Ils) ont déjà collaboré avec le Musée maritime en plongeant sur le Leecliffe Hall, qui a coulé près de Cap-aux-Oies. Ils avaient repêché la cloche et la plaque de ce bateau-là qu’ils ont prêtées au musée », explique le conseiller scientifique de l’institution muséale, Hubert Desgagnés.

Le plongeur Sébastien Pelletier et son équipe en sont à leur deuxième exploration de l’épave présumée du Minerva. « On a observé les mêmes éléments qu’en 2020. On ne peut pas encore dire hors de tout doute que c’est ce bateau. Il y a eu deux naufrages en 1820 dans la même semaine », commente-t-il.

Un cinéaste des profondeurs, Mario Cyr, les accompagne pour prendre des images. « L’épave est bien conservée, on voit des chiffres romains, la cargaison à bord. » Le plongeur croit que ce témoin du trafic maritime de l’époque peut être « très important pour la région ».

L’équipe en préparation à la marina de L’Isle-aux-Coudres. Photo courtoisie

Hubert Desgagnés décrit le Minerva comme « un brick anglais, donc un bateau à deux mâts, qui faisait des trajets transatlantiques, principalement entre la Grande-Bretagne et le port de Québec. Le bateau a touché le fond alors qu’il manœuvrait dans le chenal sud. »

Alors que le chenal nord de L’Isle-aux-Coudres est maintenant privilégié pour le passage des bateaux, celui au sud l’était à l’époque pour une question de vent constant. L’accident du Minerva est arrivé par temps de brume alors qu’il a échoué contre des rochers du récif.

La plongée dans cette zone comporte aussi son lot de défis. « Il n’y a que deux fenêtres de petite marée durant l’été. C’est une dizaine de jours par année où l’on peut plonger en sécurité. La plongée est assez courte à cause des courants des marées », précise Sébastien Pelletier.

Les plongeurs font leur quatrième et dernière plongée ce matin. Ils ont environ 25 minutes pour atteindre une profondeur d’environ 130 pieds, dans une noirceur totale, à 4 degrés Celsius.

La réalisatrice Lili Marcotte, qui a travaillé sur l’exposition « Naufrages » du Musée maritime, documente l’expédition en vidéo. L’équipement pour ce faire ne manque pas : robot sous-marin, drone sous-marin, caméra 360. « On veut faire un documentaire sur cette belle aventure et éventuellement recueillir des artéfacts l’an prochain », conclut la cinéaste.

Les explorateurs sont épaulés par l’équipe du Musée maritime de Charlevoix, qui pourrait bénéficier de leurs découvertes.