Ils ont fait Québec – Baie-Saint-Paul à la marche

Sur un coup de tête, deux jeunes amis ont décidé de débuter leurs vacances par une randonnée de quatre jours de Québec à Baie-Saint-Paul. En quelque 100 km parcourus, ils ont dépassé leurs propres limites et vécu une véritable aventure humaine.

Romain Coupal, 21 ans, de Québec, a commencé à travailler dans le domaine de la construction il y a tout juste un mois et demi comme opérateur manœuvre. Victor Therrien, 20 ans, de la rive sud de Montréal, étudie au cégep en génie mécanique.

Romain avait déjà marché de Cap-aux-Oies à Québec il y a trois ans, tout seul. « C’est une épreuve qui est difficile, très mentale aussi. Ça m’avait changé en tant que personne. J’avais fait un genre de petit passage à l’âge adulte. J’étais tout seul, c’était en octobre, il faisait froid. Encore aujourd’hui je pense que c’était l’expérience la plus difficile que j’ai fait », se remémore-t-il.

« Il me parlait souvent de cette randonnée-là. On s’était dit : ce serait le fun de faire ça à un moment donné », raconte Victor. Celui-ci termine sa job d’été plutôt que prévu le 25 juillet. En un appel, il propose à son ami de partir à l’aventure. Ils se retrouvent le soir-même et partent le lendemain.

Si l’engouement était fort au début de leur marche, il a rapidement chuté. « Y a quelque chose qui est vraiment dur, c’est le mental. La première heure qu’on marche, on est comme motivé, mais après ça disparaît complètement. C’est quand même très douloureux. Moi, j’avais décidé de le faire en sandales, j’avais tellement mal! Faut forcer notre corps à mettre un pas devant l’autre, puis avancer, puis finir l’aventure », poursuit Romain.

Comme les deux amis dorment dans un hamac, les nuits ne sont pas toutes bonnes. « On a dormi dans une swamp, il y avait énormément de moustiques. On a dû dormir 15 minutes dans toute la nuit! Il y avait la chaleur le lendemain. On a fait 8 km avant de retrouver de l’eau », se rappelle Victor.

Malgré cela, beaucoup de personnes croisées sur la route les encouragent, leur proposent à boire et à manger, sont surpris de leur périple. « Je trouve ça le fun, cet aspect-là : inspirer un peu les gens, les faire sourire », mentionne Romain.

Les deux jeunes hommes gardent somme toute beaucoup de bons souvenirs. « C’est beau Charlevoix. Baie-Saint-Paul, c’est une ville que j’affectionne », avoue Romain. « On avait du plaisir… comme manger des toasts au beurre de peanut sur le bord d’une chute, des affaires de même », ajoute Victor avec le sourire.

L’expérience de Romain et Victor, « c’était pour se prouver à soi-même qu’on est capable de faire une épreuve difficilement surmontable. Quand on fait quelque chose de difficile, la vie normale est tellement plus facile. »