Les retrouvailles de Yannick Nézet-Séguin au Domaine Forget

Par Jean-Baptiste Levêque 4:55 AM - 26 juillet 2024
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Yannick Nézet-Séguin observe une aspirante chef en train de diriger l'Orchestre Métropolitain, au Domaine Forget.

La venue de l’Orchestre Métropolitain et de son chef Yannick Nézet-Séguin au Domaine Forget est quasiment devenu incontournable, aussi bien pour les académiciens qui profitent de leur enseignement que pour le public qui assistera aux concerts Retrouvailles et découvertes donnés ce soir et demain.

L’orchestre symphonique de Montréal retrouvera pour les deux occasions des solistes avec qui il a collaboré par le passé : le violoniste Antoine Tamestit et le pianiste Marc-André Hamelin. On y présentera notamment la Symphonie gaélique d’Amy Beach. « Ce n’est pas une œuvre qui est encore grandement établie dans le répertoire, donc on invite à la découverte », commente Mathieu Lussier, directeur artistique du Domaine Forget.

Le directeur artistique sait que « les gens aiment Yannick et l’OM et ce que ça permet pour un festival comme le nôtre, c’est de programmer de façon un petit peu plus audacieuse, d’inviter justement à la découverte puisque la confiance est déjà là ».

Le Charlevoisien n’a pas pu parler directement au populaire maestro, mais a pu assister à une classe de maître où il a prodigué ses conseils à une douzaine d’aspirants chefs d’orchestre, un rôle crucial mais un peu abstrait pour le public. « Pour quelqu’un comme Yannick qui est un bon pédagogue, c’est de faire des suggestions de gestes qui ne produisent pas de sons comme tels, mais qui vont avoir une influence sur la façon dont l’orchestre va jouer », explique Mathieu Lussier.

Une douzaine d’académiciens ont eu le privilège de diriger l’Orchestre Métropolitain et de recevoir de précieux conseils de son chef.

L’expérience n’est pas seulement bénéfique pour les stagiaires de l’Académie, mais aussi pour les musiciens de l’orchestre, constate le DA. « La première fois qu’on a fait ça il y a deux étés, les membres de l’Orchestre Métropolitain ont dit : pour nous c’est incroyable, parce que ça fait 25 ans qu’on travaille avec Yannick, mais c’est comme si pour la première fois il met des mots sur les gestes qu’il fait avec nous. »

Pour Mathieu Lussier, Yannick Nézet-Séguin incarne très bien « cette nouvelle génération de chefs qui comprend que l’espèce de mode antique du chef d’orchestre tyrannique, c’est dépassé. Lui et moi on se connaît depuis nos années d’école. Malgré sa carrière absolument fulgurante, il n’a pas changé. La toute première fois qu’il dirigeait un orchestre, il avait cette même simplicité, cette même générosité, cette façon de communiquer ses idées de façon très collégiale tout en étant précis puis exigeant. »

Les membres de l’Orchestre Métropolitain apprécient particulièrement de venir jouer dans Charlevoix, d’une part parce qu’ils prennent une pause du rythme exigeant des tournées, mais aussi « parce que de se retrouver ensemble dans un lieu comme ici, pendant trois ou quatre jours, c’est revivre un peu en tant que professionnel ce qu’on a tous et toutes vécu quand on était justement dans les académies de jeunes étudiants comme au Domaine Forget », observe Mathieu Lussier.

Autant le Domaine Forget que l’Orchestre Métropolitain feront sûrement ce qu’il faut pour perpétuer la tradition des retrouvailles.

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