Huttopia : le Comité de Protection du Grand-Fonds hausse le ton

Par Victor Carré 5:00 AM - 18 juillet 2024 Initiative de journalisme local
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Photo courtoisie

Le ton monte à La Malbaie. Le Comité de Protection du Grand-Fonds (CPGF) croit que Huttopia a orchestré une campagne de lobbyisme pour s’implanter à La Malbaie.

Au cours des dernières semaines, l’organisation a fait du porte-à-porte chez les citoyens avoisinant le secteur projeté par Huttopia. « On a constaté une certaine méconnaissance du projet auprès des gens qu’on a rencontrés », mentionne un des membres du comité, Jean-Olivier Porter.

C’est sur cette lancée que le comité a effectué une demande auprès de la Ville pour avoir accès à la promesse d’achat du terrain et des conditions strictes reliées à cette dernière, lundi. « Le maire nous dit qu’on véhicule des informations inexactes. […] On pourrait se faire une tête sur le projet si on avait accès à la documentation », indique M. Porter.

Jean-Olivier Porter, un des membres du Comité de Protection du Grand-Fonds. Photo archives

Pour l’instant, le comité a seulement eu accès aux échanges entre le promoteur et les élus municipaux.

« Entre la première rencontre de 2021 et la résolution de juillet 2023, il se passe près d’un an et demi. Il n’y a eu aucune communication publique de ces discussions entre une entreprise privée et le conseil municipal », mentionne Jean-Olivier Porter. Le Comité qualifie donc la démarche d’Huttopia comme une « opération réussie de lobbying » entre l’entreprise et les élus.

Le comité se demande pourquoi il n’y a pas eu d’appel de projets. « Il existe une cinquantaine d’entreprises dans Charlevoix qui font de l’hébergement récréotouristique. Aussi polie et courtoise, soit-elle, on ne viendra pas nous dire que Huttopia est la seule entreprise digne de développer un projet au Grand-Fonds », estime-t-il.

L’idée à laquelle un plan d’urbanisme et ses zones de développement est suffisant pour offrir ensuite la légitimité de développer est « mince » selon M. Porter. « Un plan d’urbanisme n’est qu’une vision générale », dit-il.

Des demandes ont également été réalisées auprès du ministère de l’Environnement et des Changements climatiques. ” Le ministère nous dit qu’ils n’ont pas de documents. C’est comme si on leur apprenait qu’il y avait un projet », indique M. Porter.

C’est pour cela qu’il réitère sa demande initiale à la Ville, celle de faire un moratoire concernant le lancement du projet Huttopia prévu à l’automne. « La Ville aurait pu définir des critères de sélection, les rendre publics et en discuter avec les citoyens. […] Aucun projet ne fait l’unanimité — comme le dit le maire, mais on aurait un projet socialement acceptable », croit-il.

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