Fera-t-il beau, M. Météo?

Stéphane Depoumps devant la roulotte de MétéoGlobale où il passera les 4 prochains jours.
Lorsque vous circulerez sur le site de la Scène Desjardins, vous remarquerez peut-être un véhicule de couleur orange, affublé d’antennes de toutes sortes. À l’intérieur, le météorologue Stéphane Depoumps est aux premières loges des spectacles qui se déploieront (ou pas, selon ses prévisions) à un jet de pierre. Il a également les yeux rivés sur les écrans qui révèlent les données météorologiques les plus précises possibles.

Tout au long du Festif!, le météorologue de l’entreprise MétéoGlobale et l’équipe du Festif! seront en étroite communication. « Ma journée commence à 8h avec les premières tendances que je réactualise aux 2 ou 3 heures. J’informe en continu les organisateurs s’il y a un risque qui arrive sur la zone du festival. Les mises à jour sont régulières jusqu’à 21 h ou 22h, selon la situation», explique M. Depoumps.
Les prévisions pour la journée sont généralement justes. « Plus on approche du moment, plus c’est précis. Pour la journée même, on est au dessus de 90%, voire 95%. Pour le lendemain, on parle d’entre 80 et 90% et plus on avance, plus ça diminue. »
Le vent, les risques d’orages, les averses : rien n’est laissé au hasard. Et Baie-Saint-Paul pose un défi particulier. « L’approche est différente ici où il y a une scène au bord de l’eau, des scènes aux quatre coins de la ville. Météorologiquement parlant, ce serait très compliqué, pour une personne qui n’a pas tous les instruments ou les accès a tous les sites, de faire une prévention pour l’ensemble des scènes. C’est pour ça qu’on est là », renchérit-il.

Le vent n’est pas une donnée à négliger. « Il a une importance sur toutes les structures : tentes, scènes. J’informe si on doit avoir des vents forts en soirée, vers telle heure ,jusqu’à telle heure, et pendant ce laps de temps, ils prennent les mesures de précaution pour décaler les spectacles , les annuler en cas de risque de vents forts. C’est le même principe pour les orages et la pluie qui mettent à risques les équipements électriques, les instruments, rendent les scènes glissantes… On a des instruments qui nous permettent de voir l’approche de l’orage, de savoir s’il va passer au nord, au sud ou sur nous et donner un créneau horaire pour les orages comme pour les précipitations. »
A-t-il l’impression de gâcher la sauce lorsqu’il annonce les avaries qui se pointent dans sa mire? « C’est toujours délicat, mais on apporte juste l’information à l’équipe. Nous ne sommes pas décisionnels. On se met a la place des organisateurs qui ont mis un temps fou à organiser tout ca. Si un épisode catastrophique approche, notre rôle est de l’annocer dans le but de protéger les personnes et les biens. Ce sont des décisions qui sont difficiles à prendre pour les organisateurs, mais vaut mieux qu’elles soient tranchées et franches. »
La demande pour les services de MétéoGlobale est exponentielle. « La compagnie a été sollicitée suite justement à des événements exceptionnels comme ici au Festif il y a deux ans. Mais dès lors que la première remorque a été mise en place l’an dernier, beaucoup de festival ont vu qu’il y avait un système efficace avec la présence d’un météorologue et ça délestait les organisateurs qui n’avaient pas tous les moyens pour faire une prévision aussi précise. Une 2e cabine a d’ailleurs été fabriquée cet hiver pour répondre à la demande.»
L’annulation du spectacle des Cowboys fringants sur les Plaines d’Abraham l’an dernier est le fait de MétéoGlobale. L’événement a d’ailleurs mis l’entreprise sur la carte. « On est les seuls sur le marché on s’est fait connaître par notre savoir-faire notamment au FEQ lorsque ce spectacle a été annulé. Il y a eu 50 impacts d’orage sur le site. Le site a été évacué en amont. C’est la soirée référence pour nous et les organisateurs. Ils ont vu l’utilité d’avoir une remorque météo, un météorologue et les instruments qui permettent de voir venir les aléas météorologiques.
Le niveau de satisfaction à l’égard des services de la compagnie oscille entre 95 et 97%, quelque soit le secteur où ceux-ci sont sollicités.
Clément Turgeon, du Festif!, confie que la présence de Stéphane Depoumps et de MétéoGlobale lui apporte une paix d’esprit bienvenue dans le tourbillon qui s’annonce. “Ça coûte quelques milliers de dollars, mais c’est le meilleur investissement qu’on a fait depuis 2 ans!”, lance le directeur général et artistique du Festif! Le stress lié à la météo a baissé de plusieurs degrés. ” Avant, j’anticipais énormément, je stressais 4 jours d’avance…Là, on sait que s’il y a quelque chose qui s’en vient, on va le savoir. Je me fie à lui! Il va nous parler seulement au besoin alors qu’avant on passait notre temps à capoter sur les sites de météo!”
Demain il fera beau, alleluia, comme chantait Étienne Coppée!

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