Il fait partie de notre histoire depuis toujours. Noé lui confia la mission de sonder la terre, suite au déluge. Les Vikings, les Grecs, les Irlandais, les Sibériens, les Romains, les Autochtones lui ont conféré des attributs de divinité. Abondamment cité dans la littérature de toutes les civilisations, il accompagne l’homme depuis des milliers d’années.
Et Walt Disney en a ajouté une couche assez épaisse.
On le retrouve partout sur l’hémisphère nord. C’est le plus lourd de nos oiseaux passerins, faisant un peu plus de deux kilos. Il mesure 63 centimètres, et mesure 1 mètre 50 lorsqu’il déploie ses ailes.
Les corbeaux vivent près de 23 ans dans la nature (on en a observé dans la tour de Londres qui ont vécu 40 ans), et ils s’accouplent pour la vie.
Le corbeau est noir, et son bec est très gros. Plus imposant que la corneille, sa queue a une forme d’éventail. Il plane avec facilité grâce à la surface de ses ailes, mais demeure tout de même très agile en vol. Le son émis par le corbeau est un croassement fort, bien différent de celui de la corneille.
Ils communiquent entre eux avec près de 30 sons différents, chacun ayant une signification bien précise. Ses talents d’imitateurs sont reconnus : voix humaine, cris de différents animaux, son d’une porte qui claque, etc. Il aime jouer des tours et peu rendre fou un chien en imitant à répétition le son du chat.
Car le corbeau est intelligent, très intelligent. Son cerveau est gros et développé. Il peut résoudre des problèmes, se construire des outils de base, et fait preuve d’intuition. Il s’agit probablement de l’espèce d’oiseau la plus étudiée par les biologistes.
Le corbeau connait peu de prédateurs, et il défend son nid et son territoire avec une grande détermination. Parfois le pygargue à tête blanche, le Grand-duc, l’aigle royal vont tenter d’attaquer le nid, généralement sans succès.
Le couple de corbeau vit seul et défend son territoire. Après s’être installé au nid vers la fin mars / début avril, généralement sur une petite corniche dans une falaise, Il y aura de trois à sept œufs, la femelle va couver pendant une vingtaine de jour, Les petits demeureront au nid pendant environ 40 jours et sont nourris par les deux parents. Le lien familial est très fort, et les jeunes demeureront avec les parents pendant six mois, chassant ensemble.
Le corbeau est omnivore, il mange de tout. Cela explique que l’espèce puisse s’établir avec succès un peu partout. Au cœur de l’hiver, lorsque les corbeaux découvrent une carcasse gelée d’animal comme le caribou, leur bec n’arrive pas à percer la peau. La bande de corbeaux avertira alors une meute de loups à proximité de la présence de la carcasse. Les loups vont dépecer la carcasse, et les corbeaux prendront leur part. Les corbeaux ont aussi des garde-mangers où ils vont entreposer de la nourriture, en prévision de périodes de disette.
Le corbeau a appris depuis des milliers d’années de ne pas craindre l’homme car il peut être une source de nourriture. Poubelles, dépotoirs, agriculture, autant d’opportunités d’un bon repas.
Finalement, parlons un peu de l’intelligence du corbeau. Cet oiseau fait partie des quatre animaux sur terre (Fourmi, abeille, homme et corbeau) qui peuvent communiquer des notions de distance et d’opportunités. Ainsi si un corbeau aperçoit au loin une source de nourriture gardée par deux corbeaux d’une autre bande, le corbeau reviendra sur son territoire, communiquera sa trouvaille aux autres membres de sa famille, et ils retourneront en plus grand nombre le lendemain pour déloger les deux corbeaux et s’emparer de la nourriture.
Des bouquins complets furent écrits sur l’intelligence du corbeau. Le sujet est fascinant.
Finalement, le corbeau aime s’amuser. Il jouera volontiers à la cachette avec les loups, glissera sur la neige à répétition juste pour le plaisir, et se fabriquera des jouets à partir de petites branches pour se distraire
Où trouve-t-on des corbeaux au Québec? Partout, même si l’espèce semble favoriser les milieux agro-forestiers. La population est abondante, et en pleine augmentation. L’espèce étant protégée, elle s’accommode de plus en plus fréquemment de structure érigée par l’homme pour établir son nid. Les pylônes électriques dans le nord québécois en fait foi. Dans Charlevoix, plusieurs nids sont répertoriés, et l’oiseau est vu régulièrement un peu partout.
Si vous avez la chance d’observer un nid à bonne distance, ne manquez pas d’étudier le comportement familial de cet oiseau mythique. Vous serez impressionné.
Bonnes observations.
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