« On n’a jamais, jamais, jamais, reçu d’ordre d’évacuation », soutient le couple Lavoie-Simard
Lynda Simard et Yvan Lavoie
Lynda Simard et Yvan Lavoie, les deux citoyens de Saint-Urbain que Régis et Christopher Lavoie ont tenté d’aller secourir le 1er mai 2023, ont un peu de misère avec certains éléments livrés par l’avocate de la Municipalité à la fin de l’enquête publique de la coroner Andrée Kronström.
Ils ont assisté aux 11 journées et ont même témoigné. « On voulait savoir d’où venait cette source de ragots sur nous. Ça nous a pourri la vie pendant un an », souligne Lynda Simard. « Dès le lendemain des événements, on disait qu’on devrait être emprisonné et qu’on n’avait pas voulu sortir que le chef pompier avait appelé. C’est de la fausse vérité », ajoute Yvan Lavoie. « Une caissière à l’épicerie a même refusé de nous servir », ajoute sa conjointe.
« Les gens mettaient la faute sur nous alors qu’on a vécu l’enfer », renchérit-elle. « J’en ai même fait un infarctus. On ne vit pas ça pour rien », continue Lynda Lavoie.
L’avocate de Saint-Urbain, Me Valérie Savard a indiqué que la responsabilisation du citoyen avancée dans ses représentations n’était pas une pointe ou un message à l’endroit du couple Lavoie-Simard.
« Ils se sentaient en sécurité au moment où on est intervenu la première fois. Il faut se replacer dans leur contexte aussi. Ils étaient peut-être réellement en sécurité. Il y avait un pied d’eau dans le champ. On ne peut pas remettre en question leur décision. Mais l’histoire fait en sorte que c’est en allant les chercher qu’il s’est produit l’irréparable. On ne pointe pas la faute. La version recueillie avec les témoignages est à l’effet qu’un ordre d’évacuation a été donné », a souligné l’avocate.
Ils ont assisté à toute l’enquête pour entendre de la bouche des témoins ce qu’ils avaient à relater. « On a entendu des choses qui font mal. Ce n’est pas vrai. On n’a jamais eu d’appel à 10h de la municipalité. Le chef pompier n’a jamais appelé à 11h pour nous dire de sortir. On n’a jamais, jamais, jamais , au grand jamais eu d’ordre d’évacuation. Ni aucune recommandation avant », soutient Lynda Lavoie. « Une chance que les relevés téléphoniques existent », enchaîne-t-elle.
Le couple a néanmoins appris des choses durant cette enquête publique. Il estime qu’il n’y a pas de responsable dans cette tragédie. « Tout s’est passé très vite. On est resté prisonnier comme tout le monde à Baie-Saint-Paul. Il y avait deux mondes : chez nous et sur le bord de la 138 ce n’était pas la même chose », dit aussi la femme qui a versé des larmes pendant son entretien avec les journalistes.
Je peux marcher la tête haute. Mes valeurs sont l’amour, le courage et la vérité. J’espère que la vérité sortira dans son rapport. Nous avons connu des moments très sombres. On a pensé à l’irréparable. On s’est dit la vérité va sortir. Ça ne se peut pas », ajoute-t-elle la voix nouée par l’émotion. « On n’a pas vu de soleil l’été passé, mais cette année oui », image son conjoint.
Des avocats ont approché le couple pour de possibles recours. Dans le moment, ce n’est pas l’option retenue. « On n’est pas là. De toute façon aucun recours ne peut compenser le mal qu’on nous a fait », termine Lynda Simard.
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