Elle fait partie de la famille des hérons. Toutefois elle est loin de ressembler à ses cousins, les grands hérons qui sont si nombreux sur l’île aux Coudres. Très élégante, sa beauté l’a presque mené à l’extinction il y a une centaine d’année.
La grande aigrette est une nouvelle venue dans le paysage ornithologique de Charlevoix. Depuis quelques années, elle est observée occasionnellement sur les rives du St-Laurent. Mais elle est un visiteur régulier de l’île aux Coudres. Régulier ne veut pas dire abondant. Mais à chaque été, quelques individus se retrouvent sur l’île, de la fin juin à la mi-septembre. On les observe surtout le long du chemin des Coudriers, du côté Sud de l’île, en fin d’après-midi, lorsque la marée s’est retirée. Elle pêche patiemment, un peu comme son cousin le grand héron.
La grande dame en blanc est élégante. Impossible de la confondre avec un autre héron. Plumage immaculé, bec jaune, pattes noires. Pour protéger ses petits du soleil, le couple va étendre ses phumes au dessus des petits afin de leur procurer un peu d’ombre. En vol, le soleil permet de percevoir différentes intensités de blanc au travers les ailes déployées.
Il semble bien que le réchauffement climatique invite ce héron à passer ses étés de plus en plus au Nord. Il y a 20 ans, la grande aigrette ne se trouvait qu’au Sud de la frontière pendant l’été, et sur les côtes de la Floride et du golfe du Mexique pendant l’hiver.
Légèrement plus petite que le grand héron (100 cm vs 125), le bec jaune est costaud, les pattes sont noires. Les plumes sont d’un blanc immaculé, avec de longues plumes dorsales, les aigrettes, qui flottent au vent. L’espèce a presque totalement disparue vers les années 1900. Ses longues plumes blanches étaient grandement recherchées pour orner les chapeaux de dames de New-York. On pouvait payer jusqu’à 40$ Canadiens pour 1 once de plumes d’aigrettes. C’était deux fois son pesant d’or.
Heureusement, les organismes de conservation de la faune ont débuté des campagnes de sensibilisation du grand public, si bien que vers 1914 il était mal vu d’orner son chapeau de plumes d’oiseaux. Un peu comme Brigitte Bardot et les blanchons… Les aigrettes furent ainsi sauvées de l’extinction, et la population entreprit un long retour. L’espèce est maintenant abondante, ayant plus que doublée en Amérique du Nord depuis les derniers 25 ans. L’aigrette est évidemment une espèce protégée autant aux États-Unis qu’au Canada.
Au Québec, le recensement des oiseaux de 1990 permis 3 identification de sites de nidification possibles ou confirmées. Le recensement de 2014 identifia 18 sites. On a observé des individus aussi au nord que Baie Comeau.
Il est pour l’instant difficile d’observer la grande aigrette au nid, car les sites de nidification sont peu nombreux. J’ai eu la chance de pouvoir les observer au nid lors d’un voyage aux États-Unis. Le spectacle est inoubliable, comme en font foi les milliers de photos que j’ai pu prendre lors de cette rencontre….
Mais l’observation de la grande dame blanche de l’île aux Coudres sera une expérience qui vous marquera, je vous l’assure.
Le parc de la Pointe du Bout d’en Bas
Une fois sur l’île, il faut absolument prévoir 2 heures pour visiter ce nouveau parc récemment acquis et aménagé par la municipalité. Le sentier fait près de 2 kilomètres et se situe entre la mer d’un côté, et les marais de l’autre, avec un passage en milieu forestier. L’abondance et la variété de la faune aviaire y est surprenante. Oiseaux de mer, oiseaux des champs, oiseaux de marécages, oiseaux forestiers, on trouve sur l’île plus de 200 espèces. Il y a quelques jours, mon ami Patrice Harvey, conseiller à la ville, m’écrivait que lors d’une sortie de recensement des Anoures (grenouilles) effectuée au parc du Bout d’en Bas, il a observé dans les marais, le long du sentier, une marouette de Caroline et des foulques d’Amériques, deux espèces peu fréquentes dans Charlevoix. Cela démontre la richesse du site qui deviendra sûrement, au fil des années, un des hauts lieux de l’ornithologie au Québec. C ‘est d’ailleurs l’objectif de la municipalité.
Le foulque d’Amérique s’observe à la Pointe du bout d’en bas. Il patauge au milieu des marais, et niche à même le sol. C’est une observation particulière dans Charlevoix.
Patrice m’a également écrit que le recensement de Anoures, qui s’effectue au coucher du soleil, avait permis d’identifier une population de maringouins en très bonne santé. Je ne peux malheureusement reprendre dans cette chronique les termes utilisés par Patrice dans son message….
Bonnes observations.
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