Sommet sur la paix en Ukraine: Trudeau veut le retour d’enfants enlevés par la Russie
Le premier ministre Justin Trudeau, à gauche, participe à une réunion bilatérale avec le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky au Sommet du G7 à Savelletri Di Fasano, en Italie, le jeudi 13 juin 2024. (LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick)
Le premier ministre Justin Trudeau prévoit de braquer les projecteurs sur le sort des enfants ukrainiens enlevés par la Russie et d’appeler à leur retour en toute sécurité lorsqu’il assistera samedi à un sommet consacré à l’établissement de la paix entre les deux pays.
Les dirigeants du G7 ont conclu leur sommet en Italie quelques heures plus tôt, samedi, où le Canada a participé activement à une campagne menée par les États-Unis pour utiliser des actifs russes gelés afin d’offrir un prêt de 50 milliards $ à l’Ukraine pour l’aider à lutter contre l’envahisseur russe.
Le Canada s’est engagé à verser 5 milliards $ à ce prêt.
M. Trudeau se rendra maintenant au sommet de la paix en Suisse, aux côtés de délégations d’environ 90 pays, pour discuter d’une voie vers la fin de la guerre avec la Russie.
«Nous travaillerons avec nos partenaires sur un plan pour parvenir à une paix complète, juste et durable pour l’Ukraine», a déclaré le premier ministre lors d’une conférence de presse en Italie à la fin du sommet du G7.
Le sommet de samedi et dimanche à Lucerne, en Suisse, est largement considéré comme un effort symbolique de la part de Kyiv pour rallier la communauté internationale à la cause de l’Ukraine.
La Russie et son principal allié, la Chine, ne participeront pas aux pourparlers de paix. Le gouvernement du président ukrainien Volodymyr Zelensky ne voulait pas que la Russie soit impliquée, mais la Suisse insiste pour que la Russie soit impliquée à un moment donné et espère qu’elle se joindra un jour au processus.
Lorsqu’on lui a demandé quel serait l’impact des pourparlers sans la participation de la Russie, M. Trudeau a déclaré que le sommet faisait partie du processus de paix.
«Nous devons voir la paix et la stabilité en Ukraine, comme nous devons le voir dans le monde entier, et cela fait partie des efforts que nous entreprenons tous pour nous engager», a-t-il déclaré.
«Je vais me concentrer en particulier sur la question des enfants enlevés en Ukraine par la Russie qui doivent être renvoyés chez eux.»
Plusieurs familles ont raconté des histoires sur la captivité de leurs enfants et de leurs tentatives pour s’échapper lors de leur passage devant un sous-comité des droits internationaux de la personne de la Chambre des communes l’an dernier, à Ottawa, dans l’espoir que les parlementaires canadiens aident à en sauver d’autres.
On ne sait pas combien d’enfants ont été emmenés de force en Russie ou dans les territoires qu’elle contrôle en Ukraine. L’organisation Save the Children a déclaré au comité en novembre que les estimations ukrainiennes et russes de ce nombre variaient entre 2000 et 20 000.
Plusieurs adolescents ont raconté au comité comment ils ont été séparés de leur famille et emmenés de force d’Ukraine vers des camps en Russie ou dans des territoires occupés par la Russie lors de leur témoignage par vidéoconférence depuis l’Ukraine.
Les dirigeants du G7 ont porté une attention particulière sur la situation en Ukraine lors de leur sommet en Italie, mais le pays hôte a promis que la guerre Israël-Hamas et la crise humanitaire dans la bande de Gaza seraient un sujet de discussion tout aussi important.
Le sommet s’est terminé sans engagement commun de prendre des mesures spécifiques pour remédier à la situation au Moyen-Orient.
«Les dirigeants du G7 sont unis pour souhaiter la mise en œuvre du plan de paix des États-Unis et de l’ONU, le cessez-le-feu immédiat, le retour de tous les otages», a déclaré le premier ministre canadien Justin Trudeau.
«Nous avons souligné à plusieurs reprises la nécessité de continuer à fournir de l’aide humanitaire, comme nous le faisons tous.»
L’Inde, qui a évité de critiquer la Russie depuis son invasion de l’Ukraine en 2022, devrait prendre part aux pourparlers de paix ce week-end. M. Trudeau a eu une brève conversation avec le premier ministre nouvellement réélu du pays, Narendra Modi, en marge du G7, mais n’a pas voulu s’étendre sur leur discussion.
C’était la première fois que les deux dirigeants se rencontraient depuis que le premier ministre Trudeau a publiquement accusé le gouvernement de Modi d’être impliqué dans le meurtre d’un activiste sikh, Hardeep Singh Nijjar, en Colombie-Britannique.
«Il y a des questions importantes mais sensibles sur lesquelles nous devons faire un suivi, mais c’était un engagement à travailler ensemble dans les temps à venir pour traiter de questions très importantes», a déclaré Justin Trudeau.
Le Canada sera l’hôte du prochain sommet du G7 l’an prochain, qui se tiendra à Kananaskis, en Alberta.
M. Trudeau n’a pas dit s’il avait l’intention d’inviter Modi à ces réunions.
Le premier ministre canadien a eu une réunion bilatérale avec son homologue italienne Giorgia Meloni après la conférence de presse de samedi matin, saluant son leadership au sommet.
Le ton de la réunion était beaucoup plus amical que la réunion bilatérale que les deux dirigeants ont tenue au sommet du G7 l’année dernière au Japon, où M. Trudeau a dénoncé la position du gouvernement italien sur les droits des LGBTQ2+.
Cette semaine, le gouvernement de droite de Mme Meloni s’est efforcé d’effacer les références directes à l’avortement dans la déclaration finale publiée par tous les pays du G7 à la fin du sommet, suscitant un désaccord entre les nations sur le libellé de la version finale de leurs engagements communs.
C’est ce qu’ont confirmé deux hauts fonctionnaires américains, un haut fonctionnaire de l’Union européenne et deux autres fonctionnaires qui ont parlé à The Associated Press, sous couvert d’anonymat, des discussions sur la déclaration qui n’ont pas été rendues publiques.
La déclaration finale, publiée vendredi, omet le mot «avortement», mais fait référence à la nécessité de promouvoir «la santé et les droits reproductifs».
Lorsque les journalistes on demandé à M. Trudeau pourquoi il pouvait signer le communiqué sans mentionner explicitement l’avortement, étant donné que son gouvernement défendait la question, le premier ministre a répondu qu’il y avait des «engagements clairs dans le communiqué du G7 sur les droits et la santé reproductive, les droits des femmes et sur la communauté LGBT».
«On va continuer en tant que pays, en tant que G7, de défendre les droits de tout le monde», a -t-il précisé.
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