Les naufrages n’ont plus de secrets pour Charlevoix

Par Jean-Baptiste Levêque 2:11 PM - 11 juin 2024
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« Naufrages » est une exposition immersive dans tous les sens du terme.

Le Musée maritime de Charlevoix a dévoilé son exposition permanente la plus ambitieuse, Naufrages, auprès d’une trentaine de collaborateurs et partenaires, et révèle au public les secrets enfouis de marins disparus.

L’exposition immersive raconte le récit des naufrages qui ont marqué l’histoire et l’imaginaire des gens de Charlevoix. Le parcours, composé de stations numériques interactives, livre le témoignage de survivants, de sauveteurs souvent anonymes et de témoins des tragédies maritimes. Les récits d’une quinzaine de naufrages y sont présentés.

« L’exposition invite à un côté très intime. Souvent les rescapés gardent en eux les naufrages qu’ils ont vécu », explique Hubert Desgagnés, conseiller scientifique du Musée.

« À travers des images inédites sous-marines, des projections spectaculaires, des coupures de presse d’époque et quelques rares artéfacts récupérés, les visiteurs pourront plonger dans l’univers intriguant des naufrages rendant hommage aux âmes disparues dans les fonds marins », ajoute le directeur général, Benoit Berthiaume.

On y parle notamment de la dernière goélette construite au Québec, à Petite-Rivière-Saint-François en 1959, la Jean Richard. « Lorsque la Garde côtière canadienne a été mandatée par le gouvernement pour retirer l’épave de la rivière des Outaouais en 2023, le Musée a signifié son intérêt à documenter l’opération et récupérer des artéfacts », raconte Hubert Desgagnés.

La réalisatrice Lilli Marcotte a joint ces images à celles prises en 2019 du Minerva, une épave située auprès de l’Isle-aux-Coudres. « Il y a des gens qui ont donné leur vie pour le développement économique du Québec. C’est une exposition qui invite à se recueillir. C’est comme un lieu de culte », souligne-t-elle.

Une partie de l’équipe derrière l’exposition Naufrages : Benoit Berthiaume, directeur général du Musée maritime de Charlevoix, Hubert Desgagnés, conseiller scientifique, Bernard Mauran, directeur de production et concepteur technologique, Marie-Hélène Thivierge, coordonnatrice et rédactrice, et Lilli Marcotte, réalisatrice et conceptrice.

L’exposition a été montée en 18 mois avec un budget de 97 000 $, alors qu’un projet de cette envergure coûterait de trois à quatre fois ce prix à Montréal. « On a fait des miracles », se félicite Benoit Berthiaume. Le Musée maritime a financé un tiers du projet. Tourisme Charlevoix, la MRC de Charlevoix et la Caisse Desjardins du Fleuve et des Montagnes ont permis de boucler le financement.

Naufrages prend place au Musée maritime de Charlevoix pour au moins trois ans.