Pas de libération conditionnelle avant 18 ans pour Éric Levasseur

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Par Dave Kidd 10:35 AM - 6 juin 2024
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Le palais de justice de La Malbaie. Photo Archives

Éric Levasseur, 49 ans, trouvé coupable du meurtre au 2e degré de Carolyne Labonté, devra purger une peine d’emprisonnement de 18 ans avant d’être admissible à une libération conditionnelle.

Le juge Carl Thibault de la Cour supérieure a rendu sa décision ce jeudi 6 juin, qui est pratiquement ce qu’avait demandé la Couronne.

Éric Levasseur a subi son procès en février. Le 28 février, le jury l’a déclaré coupable après une journée de délibérations. La peine pour ce crime est l’emprisonnement à perpétuité.

« La preuve révèle que Carolyne Labonté fut abattue sauvagement par Éric Levasseur. Il a enlevé la vie à une personne sans histoire, une mère qui adorait ses enfants, puis a tenté de camoufler son crime en suicide. Les gestes de l’accusé démontrent une insensibilité glaciale et un manque de respect total envers la vie humaine », écrit le juge Thibault dans sa décision.

Me Jean-Sébastien Lebel, du ministère public, était présent dans la salle 1.03 du palais de justice de La Malbaie. Il avait suggéré une peine de 18 à 20 ans lors des représentations sur sentence tenues le 5 avril. De son côté, la défense avait suggéré 13 ans. Le jury ne s’était pas commis sur la peine à purger avant une demande de libération conditionnelle.

« C’est un drame pour tout le monde. Un drame pour les enfants, la famille de Mme Labonté et pour la société. Ce n’est jamais un plaisir de voir quelqu’un se faire condamner à une peine de prison à vie. C’est ça qui se passe avec Monsieur Levasseur. Cependant, ce que je retiens, c’est que le jury n’a pas retenu la thèse du suicide et que le juge Thibault était d’accord avec la poursuite à l’effet que ça prenait une peine sévère pour dénoncer ce genre de crime-là », a commenté Me Lebel.

Me Marie-Hélène Giroux, avocate de la défense, assistait à l’audience par Teams. Elle a déjà interjeté appel du verdict et réclame la tenue d’un nouveau procès alléguant des erreurs de droit.

Le juge a aussi repris dans son jugement un large extrait de la lettre de la mère de Carolyne Labonté lue aux représentations sur sentence.

« La douleur, c’est comme un poids insupportable qui écrase le cœur d’une mère. C’est un vide immense, un abime sans fond qui se creuse à jamais dans l’âme brisée de celle qui a perdu son enfant. Carolyne Labonté, une jeune femme pleine de vie, si rayonnante, a été brutalement arrachée à sa mère par un acte impensable, incompréhensible. Éric Levasseur, un homme qui aurait dû protéger et chérir sa famille, a fait l’impensable en ôtant la vie à celle qu’il avait promis d’aimer et de respecter », a écrit Carole Belley.

L’accusé ne s’est pas fait entendre durant son procès. Le juge a relaté que les fils du couple ont suggéré « que le délai d’inéligibilité (pour la libération conditionnelle) soit la plus courte possible ».

Les événements entourant le décès de Carolyne Labonté remontent au 18 mars 2021 et sont survenus à Notre-Dame-des-Monts. Éric Levasseur est incarcéré depuis avril 2021.

« Il est le seul responsable de la mort de Carolyne Labonté. Il avait perdu le contrôle de sa vie et avait en sa possession une arme à feu prohibée », a aussi rappelé le juge Thibault.

Il a quitté la région après les événements et n’est pas resté avec ses enfants, ce qui a laissé le tribunal perplexe, a poursuivi le juge Thibault.

Le juge note que les facteurs aggravants sont nettement plus grands que les facteurs atténuants. « Le contexte de violence conjugale, la brutalité des gestes commis, les circonstances, le camouflage du crime et les traumatismes et séquelles imposés à la famille et aux proches », écrit le magistrat.

Au chapitre des facteurs atténuants, le magistrat retient le soutien de ses enfants.

Le juge termine en disant : « espérons qu’avec des efforts soutenus, que l’accusé se reprendra en main et pourra raisonnablement espérer obtenir éventuellement une libération conditionnelle à l’expiration du minimum fixé. À compter de maintenant, ce défi lui appartient. »