Les hommages s’enchaînent aux funérailles nationales de Jean-Pierre Ferland

Par La Presse Canadienne 1:38 PM - 1 juin 2024
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Sur cette image, Jean-Pierre Ferland est photographié au lancement de son album «Chansons jalouses» le 28 novembre 2016. L La Presse Canadienne/Graham Hughes

Les hommages s’enchaînent aux funérailles nationales du chanteur Jean-Pierre Ferland, qui ont lieu samedi à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à Montréal. 

«À mes yeux, mon père était un feu d’artifice. Haut, grand, et éclatant, a affirmé la fille du défunt, Julie Ferland, aux côtés de son frère, Bruno Ferland. À la fin de sa vie, papa était paisible et heureux. Il est parti tranquille, et il a souri de son superbe sourire enjôleur jusqu’au dernier moment.»

Sa conjointe des 16 dernières années, Julie Anne Saumur, a aussi livré un discours touchant à «l’homme de sa vie». 

«Tu as mis de la musique dans ma vie. Tu m’as emmenée un peu plus haut, un peu plus loin. Quand je voyais ton visage, il s’illuminait comme le soleil, tu me disais dans le creux de mon oreille : t’es belle. Et je savais que t’étais mon amour, et moi ta maitresse», a affirmé Mme Saumur, relatant le jour de leur rencontre, le 22 août 2008, le soir où M. Ferland a chanté en duo sur les plaines d’Abraham avec Céline Dion et Ginette Reno. 

«Quel beau voyage de vie on a fait ensemble. Je serai toujours reconnaissante d’avoir eu cette chance d’avoir pu partager une partie de ma vie avec toi. Merci pour ces 16 belles années de bonheur, mais j’en aurais pris ben d’autres», a-t-elle poursuivi. 

L’oeuvre du chanteur est mise à l’honneur lors de la cérémonie, où s’enchaînent les discours et les prestations musicales. 

Le jaune était omniprésent dans la cathédrale, les invités ayant été invités à porter cette couleur en hommage à l’album du même nom, sorti en 1970, sur lequel on retrouve notamment «Le Petit Roi» et «Quand On Aime On a toujours Vingt Ans». L’urne du chanteur, également couleur soleil, a été amenée sur l’autel au son de «Je reviens chez nous». La chanteuse Florence K a également interprété «La musique», et le pianiste François Cousineau, qui a composé quelques chansons de l’artiste, a joué «T’es belle» et le «Le soleil emmène au soleil». 

Le premier ministre François Legault a pris la parole au début de la cérémonie, qui a débuté sur le coup de 11h, présidée par l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, pour souligner l’héritage d’un «géant». 

«Jean-Pierre Ferland c’était un génie des mots et de la musique, un génie qui a marqué la vie des Québécois. Ce qui est exceptionnel dans l’oeuvre de Jean-Pierre Ferland, c’est sa maîtrise des mots, sa poésie. C’est intelligent, ça parle au coeur», a dit M. Legault. 

Un legs «immense»

Dès 10h, les invités arrivaient progressivement sur les lieux et se sont adressés aux médias pour partager leurs souvenirs en lien avec l’artiste qui a marqué les Québécois. 

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a pour souligné la capacité de l’artiste «à se réinventer chaque décennie».

«À jouer un rôle à la télévision, à la radio, parfois politique, des déclarations le lendemain du référendum, la chanson ”Pissou”, promouvoir la culture québécoise, donc une façon d’être présent dans nos vies à chaque décennie de manière très différente», a énuméré M. St-Pierre Plamondon. 

Plusieurs artistes et acteurs du monde médiatique ont aussi souligné l’importance de M. Ferland dans leur parcours à leur arrivée sur les lieux. 

«Jean-Pierre avait peut-être les plus beaux mots. Même sans musique, si vous lisez ses textes, c’est de la musique», a affirmé l’animatrice Danielle Ouimet. 

«Il nous a inspirés énormément, notre façon d’écrire, notre façon de voir, notre façon de s’engager, notre façon de faire la scène aussi, a souligné la chanteuse, Édith Butler. On ne chantait pas comme Mireille Mathieu, parce qu’on avait vu Ferland.»

«Je trouve que son legs est immense, a affirmé d’emblée le chanteur Vincent Vallières. Il a toujours été en synchronicité avec l’époque, avec son public aussi, et je pense que c’est ça qui fait que c’est un artiste aussi exceptionnel, cette longévité-là.»

Comme les places réservées au public étaient limitées à l’intérieur de la cathédrale, les funérailles sont aussi diffusées sur un écran géant à la Place du Canada.

Vendredi, la population a pu rendre un dernier hommage à Jean-Pierre Ferland, qui a été exposé en chapelle ardente au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. 

L’auteur-compositeur-interprète a rendu l’âme le 27 avril à l’âge de 89 ans de causes naturelles. Il était hospitalisé depuis le 14 février au CHSLD Desy, à Saint-Gabriel-de-Brandon, dans Lanaudière. Il aurait eu 90 ans à la prochaine Fête nationale, le 24 juin.