Pierre Bouchard et Janick Lemieux de retour à vélo sur la route des nomades

Pierre Bouchard et Janick Lemieux reprendront la « cycloroute » à la rencontre des peuples  nomades d’Afrique après plusieurs années de pause, pandémie et autres considérations pratiques obligent.

L’odyssée Nomades x nomades peut enfin reprendre son cours. « Ça fait un bout qu’on essayait de repartir et là, c’est le moment! On s’envole le 4 juin de Montréal et on retourne exactement où on a laissé le projet en 2016, c’est-à-dire en Tanzanie », explique Pierre Bouchard.

La pause de 2 ans prévue à mi-parcours aura plutôt duré 8 ans.

«On devait repartir à l’automne 2020 et on était en tournée de conférence dans l’Ouest canadien quand tout a fermé avec le coronavirus. On a fait d’autres plans, je me suis engagé à 200% dans le développement de la pratique du cyclisme hors route dans la région et ailleurs », poursuit l’aficionado du vélo. Il entend d’ailleurs poursuivre le travail à distance.

Et quelle distance!

En tout, selon qu’ils optent pour le scénario 12 mois ou 15 mois, les cyclistes parcourront entre 12 000 et 15 000 kilomètres sur leurs bicyclettes, un rythme d’environ 250 km par semaine.

Madagascar, le Malawi, le Lesotho, l’Afrique du Sud, la Namibie et l’Angola seront notamment sur le parcours.

« Ça fait 2 fois que je trace cet itinéraire planifié, et c’est dans un monde idéal, mais c’est sûr que ça va changer sur le terrain. Il y a des endroits qu’on évite, comme le Niger, le Mali, le Burkina Faso», indique Pierre Bouchard.

Les nomades servent de fil d’Ariane entre leurs destinations et l’instabilité de ces secteurs impose de faire le deuil de plusieurs rencontres. «Ce qui fait notre force dans la dynamique du voyage à vélo pour les rencontres fait aussi notre vulnérabilité. Sur la route, on se déplace lentement, on est des cibles faciles! »

Les aléas météorologiques et sanitaires sont aussi à prendre en considération. « On devait prendre le bateau pour aller à Madagascar, mais il y a une épidémie de choléra dans les Comores et les bateaux transitent par-là, donc le bateau, c’est galère…  Il faut se tenir au courant», illustre le voyageur aguerri.

Janick Lemieux et Pierre Bouchard ne lésinent pas sur la préparation. « On choisit des sources d’information connectées sur le terrain, des agences humanitaires, par exemple. On fait beaucoup d’efforts en amont pour éliminer toutes les questions qui touchent la sécurité personnelle! », résume la partie masculine du binôme.

Partager la route : un défi changeant

Le plus grand risque, admet Pierre Bouchard, est sans doute la cohabitation sur les voies publiques. « Jusqu’ici, on a toujours été chanceux. De pays en pays, les systèmes sont tous différents. C’est assez organique et il y a de la place pour tout le monde : les gens marchent avec des animaux, il y a des scooters, des vélos, des bus, des camions… On regarde comment les autres « fittent » là-dedans et on trouve notre place! », rigole l’aventurier.

Sur la trace des nomades

Ils ont déjà parcouru les Amériques à la conquête des volcans, mais cette fois, ce sont les nomades qui sont « au cœur de la démarche ». « C’est la motivation première et un super beau prétexte pour avoir une super aventure! », indique Pierre Bouchard.

Au fil des déplacements, le duo souhaite connecter avec les communautés nomades sur sa route. «L’itinéraire est fait en fonction d’eux! Durant la phase 1, on a rencontré les nomades de la Norvège jusqu’à la Tanzanie, on a fait des entrevues filmées et on va continuer.  C’est un questionnaire, sensiblement les mêmes questions pour tous, mais certaines sont adaptées aux situations des groupes en particulier pour prendre le pouls, comparer… » La méthode Pierre Bouchard!

Les nomades de la mer à Madagascar, les Himbas de la Namibie, les Bochimans du Kalahari attendent, sans le savoir, Pierre Bouchard et Janick Lemieux. « Les Bochimans, c’est la gang de sautés du film Les dieux sont tombés sur la tête! Ils sont parmi les premiers humains, ils ont des traditions millénaires», s’enflamme le reporter à vélo.

Car la médiatisation des aventures du duo est une part importante de l’expédition  Nomades x nomades. 

« On veut voir le monde pour nous, mais il y a un désir authentique de partager les scènes dont on est témoin, les rencontres qu’on est privilégiés de faire », ajoute-t-il.

Des billets de blogue sont publiés tous les 20 jours. On peut d’ailleurs lire (et voir les photos)  des quelque 40 billets publiés durant la première étape de Nomades x nomades.

« On est contents, excités, fébriles, épris de grand vertige! Ça fait longtemps qu’on est parti pour longtemps», conclut Pierre Bouchard, invitant les Charlevoisiens à voyager avec eux via le site nomadesxnomades.com.

Toutes les photos sont une courtoisie de Pierre Bouchard.