Sauvetage : l’Institut maritime du Québec prépare une formation pour les pompiers

Julie Gasse, directrice des formations continues et du développement institutionnel au Collège de Rimouski.
La formation des pompiers en sauvetage nautique pourrait bien passer par le Collège de Rimouski. L’établissement prévoit offrir dès l’automne une certification collégiale en sauvetage en eaux libres et sur glace.
D’une durée de 90 heures, elle se diviserait en quatre blocs. Le premier concerne l’analyse et rôle et intervention. « C’est un moment clé. Les décisions se prennent là », a expliqué Julie Gasse, directrice des formations continues et du développement institutionnel au Collège de Rimouski, qui supervise la formation à l’Institut maritime du Québec.
50 heures seraient consacrées aux sauvetages. Des techniques de navigation seraient aussi enseignées dans cette formation continue. « Elle pourrait se donner à notre centre de Lévis ou encore là où des services incendie possèdent déjà des équipements », dit-elle aussi. « L’Institut maritime du Québec pourrait devenir un bon carrefour pour faire le lien entre l’incendie et le transport maritime », continue-t-elle.
« Notre calendrier de développement prévoit que ces formations pourraient être dispensées en octobre ou novembre. L’Institut maritime du Québec forme le marin. Mais le marin, ce n’est pas exclusivement la personne qui œuvre sur un transatlantique. Ça peut aussi être à proximité du littoral ou de petites surfaces. En ce sens-là, je pense qu’on peut aider les pompiers à avoir des meilleures techniques de conduite en situation de travail », ajoute la représentante du Collège de Rimouski, qui forme déjà des pompiers industriels et maritimes.
Formation inondations
Les inondations pourraient bien faire l’objet d’un ajout à la formation menant à un DEP en intervention incendie de l’Institut de protection contre les incendies du Québec. La coroner Me Andrée Kronström pourrait, tout comme l’a fait la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, en faire une recommandation au ministère de l’Éducation.
« Ce n’est pas abordé dans la présente formation. Ça pourrait être très bien ajouté. On est lié à ce que le ministère nous accorde. Si on veut être spécifique, la demande doit passer par les ministères pour augmenter ou moduler le nombre d’heures », a indiqué Francis Rolland, enseignant à l’Institut de protection contre les incendies du Québec.
Il verrait aussi d’un bon œil que des notions de sauvetage nautique s’ajoutent à la formation Pompier 1. « Ça devient une nécessité. Mais, j’émets un bémol pour les sauvetages en embarcation », dit-il également.
Dans son rapport sur les circonstances du décès des deux pompiers de Saint-Urbain, la CNESST recommande au ministère « de concevoir et d’intégrer au diplôme d’études professionnelles en intervention en sécurité incendie une formation spécifique aux interventions en contexte d’inondation ».
La compétence 22 de la formation prévoit 45 heures aux sauvetages nautiques et sur glace. Elles sont divisées en six périodes théoriques et sept pratiques. La formation permet de réaliser des sauvetages à bord d’embarcations.
« La culture du sauveteur, travaillez-vous sur ça ? », a demandé la coroner. « C’est abordé en revenant sur des événements malheureux. On l’aborde en expliquant les limites d’intervention et de ne pas s’aventurer s’ils n’ont pas les compétences et l’équipement pour le faire », a soutenu l’enseignant.
L’École nationale de pompiers du Québec a confirmé à la coroner Me Andrée Kronström son intention de donner une formation spécifique sur les inondations. Son directeur général annonce aussi que les notions d’interventions à proximité de l’eau seront améliorées pour les formations Pompier 1, Pompier 2 et Officier non urbain.
Stephen Valade estime aussi que « la capacité de nage nécessiterait une orientation claire de la part du ministère de la Sécurité publique, surtout pour les pompiers qui effectuent du sauvetage nautique ».
Il a aussi été questionné par la coroner et Me François Bilodeau de la CNESST sur la « culture du héros ». D’après le directeur général de l’ÉNPQ , « il ne faut pas l’avoir sinon on va trop tester. Quelquefois, on est mieux de se reculer », dit-il. Il a reconnu que dans la formation portant sur les impacts psychologiques, il n’est pas vraiment question de cela.
L’École nationale des pompiers du Québec n’est pas un campus. Elle compte sur 103 gestionnaires de formation et près de 300 instructeurs qui dispensent les formations dans les régions du Québec.
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