La Biennale de Québec passe l’hiver au Musée de Baie-Saint-Paul

Par Jean-Baptiste Levêque 12:00 PM - 3 mars 2024
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Le duo d'artistes Richard Ibghy et Marilou Lemmens, la commissaire Noémie Fortin et l'artiste Maryse Goudreau.

Le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul devient pour la première fois un lieu officiel de la Biennale de Québec, événement majeur en art actuel à l’échelle canadienne. L’exposition Passer l’hiver y présente des récits de dormance animale et d’éveil collectif.

Cette exposition en deux lieux (l’autre partie, sur la dormance végétale, est à l’Espace Parenthèses, au Cégep de Sainte-Foy) est orchestrée par la jeune commissaire Noémie Fortin, qui s’inspire du thème de la 11e Biennale, « Forces du sommeil – Cohabitations des vivants ».

« Je me suis intéressée à la dormance végétale et animale pour passer l’hiver, à la stratégie d’adaptation des espèces et à leur résilience », résume la commissaire. Pour l’illustrer, elle a choisi de faire converser des sculptures d’animaux en état de rêve, créées par Richard Ibghy et Marilou Lemmens, et les fabulations issues d’un projet artistique participatif de Maryse Goudreau.

Dans la première installation, Les rêveurs, « les animaux sont en état intérieur, vulnérables. Les artistes adoptent une posture critique par rapport aux études scientifiques sur les animaux », dit Noémie Fortin, expliquant qu’ils ne sont pas tant différents des humains. « Les animaux rêvent comme nous. On dirait que l’on peut rêver ensemble. »

Les animaux en état de sommeil de l’installation Les rêveurs.

De l’autre côté de la mezzanine du Musée, l’installation Miel de tank relate le projet participatif d’une communauté gaspésienne autour d’un vieux char d’assaut découvert dans la terre, en dormance depuis des années. « L’artiste a organisé un festival scénarisé autour du tank, qu’elle a filmé comme le documentaire Pour la suite du monde », relate la commissaire.

Le tank s’est finalement transformé en ruche et a profité autant aux abeilles qu’à la communauté. « Trois ans après, le tank a été recaché dans la forêt pour être redécouvert par d’autres dans le futur. Il est encore en dormance. Le projet lui-même tient du mythe, de la fabulation », se plait à dire Noémie Fortin.

Cette photographie de l’installation Miel de tank montre les résultats du projet participatif.

Passer l’hiver est exposée au Musée d’art contemporain jusqu’au 28 avril.