Charlevoix n’a rien à envier aux chemins de Compostelle

Par Jean-Baptiste Levêque 7:00 AM - 20 octobre 2023
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Photo courtoisie

Pascal Auger et les marcheurs du Chemin du Québec, devant la Ferme à Rose-Anna, à Notre-Dame-des-Monts.

Une vingtaine de personnes parcourent actuellement 170 km en huit jours à travers Charlevoix. Parmi eux : un médecin, un psychologue, un policier… guidés par un journaliste. Des profils variés unis par une expérience digne des marcheurs de Compostelle.

C’est justement le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui parcourt la France pour aboutir en Espagne, que le journaliste Pascal Auger découvre en 2012 et dont la philosophie « grandit » dans sa vie. En 2017, il crée Québec Compostelle, dans le but d’aider les gens à se préparer au fameux pèlerinage.

Le passionné de plein air constate qu’il « n’existait pas de circuit aux valeurs de Compostelle au Québec ». Il s’implique alors dans la création en 2018 d’un autre organisme, le Chemin du Québec, afin de faire vivre une expérience semblable.

Pascal Auger identifie trois types de randonnées au Québec. La plus connue est la rando-autonomie, qu’il appelle avec humour « la rando forêt-lac-montagne-raton laveur ». Il y a aussi la randonnée touristique, assez onéreuse, et la randonnée communautaire, fondée sur les valeurs de Compostelle.

Il définit cette dernière comme libre, autonome et abordable. « On a tracé un chemin calme, sécuritaire, de communauté en communauté, différent des chemins luxueux à 150, 200 $ par jour », dit-il à propos du Chemin du Québec.

Chaque marcheur l’emprunte à son propre rythme et débourse entre 50 et 75 $ par jour pour manger et dormir. « On a créé un réseau d’hébergement avec des salles communautaires, des églises, des gares… », précise celui qui guide des randonnées tous les mois à travers le Québec.

Celle de Charlevoix cette année prenait son départ le 15 octobre à Sainte-Anne-de-Beaupré. À une moyenne de 15 à 20 km par jour, le groupe se rendra jusqu’à Saint-Siméon, le 22 octobre.

« La première journée est toujours la plus difficile », indique Pascal Auger. Les côtes montagneuses en début de parcours n’ont pas fait exception. Le chemin évite les axes trop passants et touristiques. Ainsi les marcheurs ont descendu le Massif et ont évité la 138 ou la route du Fleuve pour plutôt passer par le chemin Saint-Laurent et la route des Montagnes.

« À chaque soir, je prends un moment pour donner un complément d’informations pour le lendemain. On en profite pour jaser des journées de chacun. Les gens me disent à quel point ils sont bien, qu’ils sont fiers d’eux-mêmes », raconte le guide.

Malgré une pause due à la pandémie, le Chemin du Québec gagne en notoriété. « Des gens viennent de partout au Québec et même d’autres provinces. Il y en a de plus en plus qui le marchent tous seuls. Les premiers à avoir fait le Chemin du Québec au complet sont deux couples de Français! »

Pour Pascal Auger, la randonnée communautaire fait du bien au corps, mais aussi à l’âme. « À tous les jours on a un cadeau. Des gens nous interpellent ou nous invitent. Quand on fait cette démarche, on voit qu’il y a du bon sur cette planète. »

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