La Réserve de la biosphère de Charlevoix devient Région

Par Jean-Baptiste Levêque 12:30 PM - 26 septembre 2023
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L'équipe de la CRBC, la coordonnatrice Julie Campeau et la chargée de projet en environnement Amélie Adam.

La Réserve de la biosphère de Charlevoix devient la Région de la biosphère de Charlevoix. Le changement de nom peut questionner sur la place de la protection de l’environnement dans la région, mais l’intention est simplement de dépoussiérer un terme jugé inapproprié.

« Le terme réserve est associé à un statut de conservation où les droits d’usage sont très limités. On a 89 aires protégées à l’heure actuelle, par contre ce n’est pas l’ensemble du territoire de la région de biosphère de Charlevoix qui a ce statut précis de conservation, donc ça porte à confusion », explique Julie Campeau, coordonnatrice de la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix (CRBC).

Les deux MRC de Charlevoix contiennent effectivement des aires centrales, dites aires protégées, comme les deux parcs nationaux, le Centre écologique de Port-au-Saumon et le Parc marin Saguenay-Saint-Laurent. Mais il comporte aussi des zones tampon où l’on autorise l’exploitation des ressources naturelles et des zones de transition, qui sont habitées par les humains.

La CRBC ne va pas pour autant niveler son rôle par le bas. « Ce changement de nom ne changera en rien nos actions et notre volonté de poser encore plus d’actions de protection du territoire », affirme clairement la coordonnatrice.

« C’est une réflexion qui ne se fait pas juste pour Charlevoix, mais pour l’Association canadienne des réserves de biosphère. C’est également un questionnement au niveau de l’UNESCO sur le terme réserve et sur le programme qui régit nos activités, qui s’appelle L’homme et la biosphère », ajoute Julie Campeau.

On souhaite ainsi évacuer toute discrimination ou connotation négative dans les termes employés dans les noms et programmes liés aux régions de biosphère. Le terme homme est évidemment limitatif, mais celui de réserve peut aussi être malaisant.

« En travaillant en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, toute la question de vérité et réconciliation avec les Premières Nations est une question très importante et on sait parfois que le terme réserve peut avoir une connotation négative. »

L’importance des Premières Nations n’est pas anodine puisque la Région de la biosphère de Charlevoix se situe sur des territoires traditionnels des nations Huronne-Wendat, Innue, Wolastoqiyik Wahsipekuk et Mohawk.

La coordonnatrice affirme enfin que la CRBC « souhaite aussi que les gens se réapproprient ce statut-là, (qu’ils) considèrent qu’ils fassent partie d’une région de biosphère ».