Les producteurs agricoles exigent de l’aide pour les pertes subies cet été

Par Lisianne Tremblay 5:00 AM - 25 août 2023
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Les producteurs réclament de l'aide pour compenser les importantes pertes financières.

La saison des récoltes 2023 est catastrophique pour les agriculteurs qui ont subi de lourdes pertes financières. Ils souhaitent que le gouvernement les aident financièrement pour compenser ces pertes engendrées par les pluies trop abondantes notamment.

Adrien Papin de la Ferme « Les champs de l’avenir » estime avoir perdu plus de 50 % de sa récolte de blé. « C’est une saison de récoltes qui démarre très difficilement à cause du climat. On est en retard et en plus ce que l’on récolte n’est pas de bonne qualité. Même pour les cultures de printemps, elles ont de la misère à survivre en raison des de la pluie des dernières semaines. Pour la partie céréales d’automne, j’ai perdu plus de 20 000 $ et cela pourrait monter à 25 000 $ à 30 000 $ pour le blé et le seigle. Avant la pluie, le blé n’était pas mûr. Présentement, le blé a germé sur l’épi ».

Le blé a germé, il ne sera donc pas possible de l’utiliser pour la consommation humaine.

Il demande comme les autres producteurs d’avoir un soutien gouvernemental pour compenser ses pertes.

Le président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale-Côte-Nord, Yves Laurencelle, était d’ailleurs présent pour constater les dégâts dans les champs.

« Il faut que le gouvernement voie l’ampleur des pertes que les producteurs vivent. Cela fait 30 ans que je fais de la production agricole et du blé muri comme cela, je n’avais jamais vu ça. Le gouvernement doit intervenir souvent les pertes de 25 000 $ à 40 000 $ c’est le salaire qui va rester aux producteurs. Cette situation est répandue dans toutes les cultures cette année. Il faudrait rendre le programme de la Financière agricole plus simple. Présentement, il y a beaucoup trop de normes, qui ne sont pas adaptées à la météo et cela n’aide pas suffisamment les producteurs », dénonce-t-il.

Aucune aide pour la production porcine

Quant à la production porcine, les producteurs n’ont pas encore obtenu d’aide financière alors qu’ils sonnaient l’alarme en mars. « Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne attend de voir le programme de retrait, c’est toujours repoussé à plus tard. Nous avons eu une petite embellie pour les prix, mais pas à la hauteur de l’an passé, qui a d’ailleurs été extrêmement difficile. On se demande comment on fera pour passer à travers l’hiver », précise le producteur Mathieu Pilote.

Il n’a pas demandé à la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa d’intervenir.

« On a des entreprises avec plusieurs facettes. J’ai terminé la première coupe du foin hier et ce n’est même pas du beau foin. On a l’impression que le ministre est en attente sur le bord de la rampe et qu’il nous regarde. On ne croit pas que la députée peut nous aider.  On sent que c’est le premier ministre François Legault et quelques autres ministres qui tirent les ficelles. M. Lamontagne est ministre de l’Agriculture et vice-président du Conseil du trésor. Pour nous, ces deux mandats entrent en conflit. On se demande jusqu’à quel point il est plus ministre de l’agriculture ou au Conseil du trésor », déplore-t-il.

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