200 acteurs du pain réunis à Baie-Saint-Paul

Par Jean-Baptiste Levêque 4:00 PM - 21 août 2023
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Une tablée de pains du Québec accueillait les participants de Culture Pain.

Organisé par Moulin de Charlevoix, la deuxième édition de l’événement Culture Pain a rassemblé au Germain Charlevoix environ 200 acteurs du secteur pour discuter d’enjeux de l’industrie québécoise, notamment celui d’une approche éthique, pérenne et locale de la filière du pain.

Rudy Laixhay, président de Pierre du Moulin et Céréales Charlevoix, est le chef d’orchestre de l’événement qui a attiré aussi bien des producteurs agricoles, des transformateurs que des meuniers, provenant de plusieurs régions du Québec, d’Ottawa et même de France.

« La première édition qui s’est déroulée en 2021 était une interpellation à savoir ce qu’on peut faire pour la filière du pain du Québec. Ce qui en résultait, c’était : mettez-nous des outils en place », se rappelle l’organisateur.

Environ 200 personnes étaient présentes à cette deuxième édition de Culture Pain.

Cette deuxième édition offrait donc une présentation d’outils via quatre ateliers : la moulure sur meules, les valeurs nutritionnelles, l’utilisation des levains et celui, très attendu, sur la certification Agri-éthique.

« On a épluché différents systèmes de certification, mais on ne trouvait pas de réponse à la fois aux critères local, biologique et équitable. Et je dirais même aussi sociétal », explique Rudy Laixhay. Il trouve finalement ce modèle en France chez Agri-éthique, label de commerce équitable fondé il y a dix ans.

L’organisme développe un modèle de filière blé-farine-pain qui veut contrer la volatilité du marché. « Ce qui peut préoccuper les producteurs, c’est d’avoir leur juste prix. C’est pour ça qu’on a parlé de commerce équitable », mentionne Rudy Laixhay suite à l’atelier.

L’organisateur croit aussi qu’il faut miser sur l’économie circulaire pour harmoniser les coûts de production et son impact environnemental. « On cultive du grain ici dans la région. Dans la rotation de cultures, on va faire du fourrage, qui va être envoyé pour la production laitière, qui va être envoyée à la laiterie locale, qui va produire du petit lait valorisé pour la méthanisation. Le sous-produit de la méthanisation va être remis dans les champs », énumère-t-il en exemple.

Lors de cette journée d’échanges et de réflexion, on a donc parlé de rentabilité du secteur, mais aussi de la culture et des valeurs associées au pain québécois, dont la notoriété est grandissante, mais reste encore à valoriser. « On est fier de faire ce qu’on fait, mais on est presque gêné de le dire », avoue Rudy Laixhay avec le sourire.

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