Selon un sondage de la firme Léger mené auprès de 500 répondants pour le compte du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Charlevoix, près d’une femme sur deux déclare avoir vécu une agression sexuelle. L’enquête relève également que 34% des répondants ont déclaré avoir vécu une agression à caractère sexuel.
L’enquête réalisée du 13 avril au 5 mai 2023, auprès de 500 Charlevoisiens âgés de plus de 16 ans, révèle aussi que « 52% des agressions sexuelles se sont produites avant l’âge de 18 ans et que 74% des agressions ont été commises par une connaissance de la victime ».
Des chiffres qui peuvent étonner, mais qui sont similaires à ceux enregistrés dans la province, tempère Alicia Tremblay, intervenante de proximité aux CALCAS de Charlevoix. « On voulait connaitre la réalité. Je ne suis pas surprise même si c’est désolant. Il n’y a pas plus d’agressions qu’avant, mais elles sont plus déclarées ou signalées sans qu’elles fassent toutes l’objet d’une plainte auprès de la police », croit-elle.
Les deux types d’agressions sexuelles principalement vécues par la population de Charlevoix sont le harcèlement verbal (HR) (22%) ainsi que les attouchements sexuels non désirés (ASND) (17%). Dans les deux cas, plus de femmes (33%) que d’hommes (11%) disent avoir subi (HR et ASND), lit-on dans le résumé de l’enquête.
Un sondage réalisé en 2002 dans la région révélait que « 2 femmes sur 5 avaient déclaré avoir vécu une agression sexuelle.

Le sondage précise aussi que « parmi les principales raisons pour lesquelles les victimes n’ont pas dénoncé leur agresseur est l’incertitude qu’il s’agissait d’une agression sexuelle (20% femmes, 4% des hommes). La peur de se mettre la famille à dos (11% femmes, 16% hommes) et celle de ne pas être crue (13%, 4% hommes) ainsi que la gêne et la honte (7% femme, 1% hommes) sont les autres réponses données
« Il y a encore beaucoup de travail de sensibilisation pour démystifier ce qu’est une agression et aussi pour déconstruire les préjugés », continue l’intervenante.
Le CALACS « voulait avoir un portrait de la situation dans la région et connaître les besoins. « La notoriété des ressources dont la nôtre a aussi été mesurée par le sondage », dit Alicia Tremblay. « Le nom CALAcS est connu, mais pas les services », ajoute-t-elle.
En effet, 92% des femmes interrogées consulteraient le CALACS en cas d’agression et pour du soutien aux proches, nous apprend le sondage. Toutefois. 50% des répondants ont dit peu connaître l’organisation et ses services. Dans 74% des agressions sexuelles déclarées, les victimes n’ont eu recours à aucune forme d’aide. Quand elles sont allées en chercher, c’est souvent auprès d’un proche, dit aussi le sondage.
L’enquête de Léger révèle que 45% du harcèlement sexuel s’est déroulé dans un lieu de travail ou d’études.
Le CALACS tire certaines conclusions de ce sondage qui guideront ses actions. « Informer la population des outils à sa disposition en cas d’agression sexuelle, faire de l’éducation sur la définition de ce qu’est une agression sexuelle, rappeler l’importance qu’ont les proches des victimes lors d’un dévoilement d’agression sexuelle et la promotion des services du CALACS de Charlevoix », sont des pistes retenues.
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