Une noyade évitée de justesse

Par Jean-Baptiste Levêque 9:11 AM - 27 juillet 2023
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Daniel Bélisle et Isabelle Bourdon ont tenu à remercier en personne l'homme qui l'a sauvée.

Isabelle Bourdon se souviendra toute sa vie de sa première baignade dans la rivière Malbaie. Emportée par le courant, elle ne serait probablement plus en vie si une personne n’avait pas plongé pour la secourir.

« J’ai cinq enfants, je suis vivante aujourd’hui », affirme-t-elle, encore ébranlée par l’événement survenu il y a trois jours.

Isabelle Bourdon était au bord de la rivière avec quelques amis. Deux d’entre eux plongent et y nagent aisément. Affectée par la chaleur, elle décide d’aller se rafraichir dans l’eau et plonge à son tour. Mais elle ressort plus loin que ses prédécesseurs, au milieu du courant de la rivière.

Sentant celui-ci l’emporter, Isabelle prend peur. « Elle a paniqué, mais sans crier », se souvient son ami Daniel Bélisle. Pendant quelques instants, les personnes présentes sur la rive se demandent s’il faut intervenir. Mais ils comprennent vite que la situation s’aggrave.

La femme n’arrive pas à prendre le dessus, disparait et réapparait à la surface, se cogne à plusieurs endroits.

Un homme de 65 ans, qui a l’habitude de se baigner dans la rivière depuis de nombreuses années, observait la scène et décide de plonger. Il nage et finit par la rattraper une soixantaine de pieds plus loin. « Lorsque je l’ai vu arriver, ça m’a redonné espoir. Sans ça, je ne m’en serai pas sortie », commente Isabelle Bourdon.

Le sauveteur réussit à amener la femme sur des roches en plein milieu de la rivière. « Mais tout seul, je n’aurai pas pu la ramener sur le bord », affirme l’homme qui souhaite rester anonyme.

Quatre personnes l’ont rejoint pour prendre en charge Isabelle et la porter vers la rive. Totalement épuisée, elle y est restée 1h30 pour reprendre des forces. « Elle n’avait plus de souffle, elle était au bout du rouleau », se rappelle Daniel Bélisle.

Quelques jours plus tard, Isabelle est encore sous le choc. D’abord physiquement (ses jambes et son dos sont encore douloureux), mais surtout psychologiquement. La simple présence de l’eau, et même son contact sous la douche, la ramènent à l’épreuve qu’elle a traversée.

Le sauveteur d’Isabelle dit qu’il n’a fait que son devoir, comme n’importe qui. Mais Isabelle et Daniel y voient plutôt un grand acte de bravoure. « Quelqu’un fait des démarches pour qu’il ait une médaille », dit celle qui ne lui doit rien de moins que la vie.

Cet événement est arrivé quelques jours après la semaine de prévention de la noyade. En 2022, on dénombrait 52 noyades dans des plans d’eau naturels, dont 20 en rivière.