RPM tourne sa 25e saison

Par Jean-Baptiste Levêque 7:00 AM - 27 juillet 2023
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Les animateurs de RPM Pierre Michaud, Samuel Lessard et Luc-Olivier Chamberland, en tournage à l'Aéroport de Charlevoix.

L’équipe de l’émission RPM est de retour cet été pour tourner ses essais routiers sur la piste de l’Aéroport de Charlevoix. Cette année est particulière, puisque la populaire émission sur l’automobile fête sa 25e saison.

RPM, d’abord baptisée Pare-Chocs, puis Auto-Stop, est née en 1998 sur le réseau TQS (l’ancêtre de Noovo). Son créateur, Pierre Michaud, avait animé pendant 10 ans une émission semblable à une télévision régionale.

« Il y avait beaucoup de questions de la part du réseau : ça va-tu marcher? Y a-tu de l’intérêt pour ça? Alors ils m’ont fait reprendre vraiment au strict minimum, dans un petit studio, avec deux panneaux comme élément de décor en arrière de moi et un bureau. Puis je répondais aux questions du public », se rappelle l’animateur, devenu une vedette au fil des ans.

Après 25 ans de suite à l’antenne, un fait rare en télévision, le public est plus que jamais au rendez-vous. « Dans un monde où la télé en arrache, c’est incroyable, mais chaque année on monte nos cotes d’écoute », s’étonne encore Pierre Michaud.

« C’est le fun parce qu’on a le public du début et on a les enfants », explique-t-il. Son co-animateur, Samuel Lessard, ajoute que « c’est une clientèle extrêmement variée qui écoute l’émission. Il y a des jeunes, des personnes plus âgées, des femmes seules qui écoutent l’émission. Puis je pense que le lien avec le public est vraiment bon. »

Le jeune co-animateur renchérit : « On vulgarise les propos. Comment ça fonctionne, une automobile? On développe un intérêt, pas nécessairement pour l’automobile, mais pour apprendre des choses. »

Un essai sur la piste de Charlevoix, tourné en juillet 2023. Photo courtoisie

Un quart de siècle à commenter l’évolution de l’automobile

En 25 ans, Pierre Michaud et son équipe de journalistes ont été les premiers spectateurs (et critiques!) de l’évolution de l’industrie automobile. « Il s’est passé énormément de choses. Ça s’est beaucoup transformé (avec) l’envahissement des technologies : le freinage antiblocage, des systèmes d’anti-patinage, les suspensions plus élaborées, les intérieurs dans lesquels on a ajouté des gadgets, des éléments de luxe, du confort, etc. », énumère-t-il.

« Il y a eu l’arrivée de la mode des VUS, l’utilisation des camions pleine grandeur. Aujourd’hui, c’est encore une fois une autre étape de transformation majeure avec l’électrification. Il y a eu beaucoup de choses qui sont arrivées dans ces années-là, vraiment. Puis je ne me suis pas ennuyé du tout! », poursuit l’animateur.

En parallèle de l’électrification, on assiste à une automatisation des véhicules. Le co-animateur Luc-Olivier Chamberland apporte des nuances. « Les bases sont mises, (…) mais on a beau avoir l’intelligence artificielle qui s’invite de plus en plus dans l’industrie automobile, on n’est pas encore à l’étape de dire : tu t’assois dans un véhicule qui peut être littéralement un salon, puis tu es transporté vers une destination XYZ sans aucun encombre, en tout confort et en parfaite fluidité. Ça n’existe pas et ça va prendre encore plusieurs années avant qu’on en arrive là. »

Avec une conduite de plus en plus automatisée, Samuel Lessard remarque tout de même « que le conducteur a de moins en moins de place dans l’automobile. Pour la grande majorité des gens, c’est un moyen de déplacement, ils ne sont plus tant intéressés de conduire leur véhicule. »

Est-ce que cette tendance remettra en cause la pertinence de l’émission? « Elle va devoir évoluer pour mettre un peu moins l’accent sur la performance, mais aussi donner une priorité à comment les systèmes fonctionnent, s’ils sont efficaces ou pas. On le fait déjà depuis quelques années avec le freinage automatique d’urgence, entre autres, qu’on est les seuls à tester au Canada », répond le journaliste automobile.

RPM veut continuer de rouler à l’aéroport

Les essais sur piste sont une section-phare de l’émission, tournée depuis plusieurs années à l’aéroport de Charlevoix, à raison de quatre tournages de quatre jours du printemps à l’automne. « La collaboration de la MRC (de Charlevoix-Est) est stratégique pour nous. Le personnel de l’aéroport, le monde qui nous sert au resto, partout les gens sont super contents de nous voir », mentionne Pierre Michaud.

L’épreuve du slalom, imposée à chaque modèle essayé par l’équipe de RPM. Photo courtoisie

Un nouveau gestionnaire de l’aéroport, amenant plus de trafic à long terme, pourrait-il compromettre cette collaboration? « On espère pouvoir continuer parce que la piste ici, c’est le paradis terrestre. Les conditions de travail sont exceptionnelles, puis on ne peut pas retrouver ça à nulle part », affirme l’animateur.

André Tremblay, responsable des opérations de l’Aéroport de Charlevoix, confirme qu’un éventuel nouveau gestionnaire privé « aura une décision à prendre par rapport à RPM en cas d’affluence plus grande. Mais si la MRC ne reçoit pas d’offre, on continue l’entente. »

Quoi qu’il en soit, Pierre Michaud et son équipe réduiront peut-être leurs tournages sur piste dans les prochaines années. « Ça se peut qu’on modifie notre approche en raison de toutes les nouvelles technos qui vont exploser. Peut-être qu’on va être plus sur la route, dans un contexte d’utilisation des technologies d’assistance à la conduite par exemple. »

Peu importe ce que réserve l’avenir, la relation entre RPM et la région de Charlevoix restera gravée dans l’histoire de la populaire émission.

Le premier épisode de la 25e saison de RPM sera diffusé le 17 septembre, à 10h, sur les ondes de Noovo.

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