Le 41e Symposium d’art contemporain de Baie-Saint-Paul vu par Gabrielle Bouchard, de médiatrice à directrice

Lorsque nous l’avons rencontrée, à quelques jours du début du Symposium international d’art contemporain, la directrice du musée d’art contemporain (MACBSP pour les intimes)  Gabrielle Bouchard était plutôt zen ” Tout va arriver, les artistes vont se rendre et être heureux! “, rigolait-elle.

Le Festif!, qui en avait fait son quartier général ” technique “, était encore en train de ramasser son fatras dans le Pavillon Jacques-St-Gelais Tremblay, mais les couleurs du Symposium s’installaient doucement.

Assise dans une classe/atelier dénudée, Gabrielle Bouchard ne cachait pas sa hâte. “Le symposium, c’est un événement incroyable “, dit celle qui en a été guide-médiatrice en 2011 puis coordonnatrice les trois années suivantes…  

Cette édition sera fort différente pour la directrice du musée, en poste depuis 6 mois été des poussières, mais ce bagage lui servira sans doute!

” Ce sera un symposium fantastique avec des propositions artistiques très variées, autant de la sculpture que de la peinture, des artistes qui ont différents bagages. D’un côté, on a un Bertrand Carrière (ndlr :  son atelier sera au Domaine Forget), un des grands photographes du Québec, et de l’autre, de super artistes de la relève de divers horizons. C’est un bel assemblage qui risque de faire des feux d’artifice! “, se réjouit Gabrielle Bouchard.

Françoise Sullivan a accepté d’assumer la présidence d’honneur de l’événement et sera de l’ouverture officielle qui a lieu au Pavillon Jacques St-Gelais Tremblay du MACBSP le 28 juillet, à 19h.   Denise Desautels offrira une lecture de poésie pour l’occasion. Le samedi 29 juillet, en présence de la présidente d’honneur, Gilles Daigneault présentera la conférence  Françoise Sullivan : une femme libre.

Questions d’identité

L’organisation d’un tel événement, s’échelonnant sur plusieurs mois, entraîne son lot de défis. ” L’artiste Christian Chapman ne sera pas là et il est remplacé par Lucas Morneau, de Terre-Neuve, qui habite au Nouveau-Brunswick. C’est un excellent candidat! Il travaille beaucoup sur l’esthétique queer en s’inspirant d’histoires de sa famille, de son grand père lutteur. Il fait du tricot,  il joue avec les codes LGBTQ+. Ce sera bien intéressant puisque la thématique, FIGURES – Qui est ” Je “?  Qui est “Nous “?,  a beaucoup rapport à la question identitaire. “

Au moment d’écrire ces lignes, la directrice ignorait si l’artiste de République démocratique du Congo Rudy Nzongo Kumbu serait de la partie. ” Sa venue est toujours incertaine, en raison du climat politique et de la complexité des visas! ” lance

Gabrielle Bouchard. Elle se dit particulièrement fière de la programmation éducative de ce 41e symposium.

” Ça va se dérouler dans la grande salle au rez-de-chaussée du Pavillon Jacques St Gelais Tremblay. On aura une activité de création par semaine tout au long des périodes d’ouverture. Les gens vont pouvoir créer des fanions, un fanzine, faire de la peinture, de la céramique avec de l’argile sans cuisson,  on aura la visite du Musée ambulant… Ce sera pour tous les âges! “

Grâce à une collaboration avec le Ciné dans l’Pré, des films et documentaires (dont Le dernier Nataq, le 9 août) seront projetés sur l’écran extérieur dans la cour de Maison-Mère. Un premier 5 à 7 se tient par ailleurs ce jeudi avec les artistes Rosalie Gamache, Josiane Lanthier, Antoine Lortie et Pascal Caputo.

Depuis son entrée en poste, Gabrielle Bouchard n’a eu de cesse de comprendre les rouages du MAC, mais sa petite révolution s’amorce! “Je commence à prendre mes marques, à voir ce que je peux faire, comment je peux placer les choses… Je fais des réflexions sur tout!  “, rigole celle qui souhaite concrétiser le souhait d’un symposium extramuros l’an prochain. ” Ça fait longtemps qu’on en parle. Philippe Allard avait fait une rosace en ” crate ” de lait il y a quelques années… On va lancer l’appel à projets à la fin du symposium et l’orienter pour que les artistes proposent des choses extramuros…Il n’y aura pas que ça,  mais on aimerait en avoir quelques-uns. On va aller vers le monde! “, s’emballe Gabrielle Bouchard. Elle souhaite ouvrir davantage le musée aux gens.

Un projet de Ciné-club, à l’année, dans le Pavillon Jacques-St-Gelais Tremblay,  mijote également. ” On veut créer l’habitude de venir voir des films, pas juste des films d’art, mais aussi des matinées pour les enfants, du documentaire, des longs métrages de fiction… Il faut exploiter ce bâtiment qui ne l’est pas à pleine capacité! “

Le projet de résidences d’artistes chemine également.

Mais avant tout, il faut vivre ce 41e symposium et le savourer! ” Tout le monde a très hâte! “, conclut-elle.