Vapoteuses: l’équivalent de 2000 voitures électriques à la poubelle
Source Istock
(Notre dossier sur les vapoteuses)
David Lévesque, porte-parole de l’Association des boutiques de vapotage spécialisées (ABVQ) est loin d’être fan des dispositifs jetables. Toutefois, il admet que pour demeurer compétitifs, les propriétaires de boutiques, les détaillants et les grossistes n’ont guère le choix de les inclure dans leur marché.
“Mon opinion personnelle est que ces produits-là n’ont pas de raison d’exister “, lance-t-il sans ambages. Il pointe du doigt non seulement l’impact écologique, mais la trop grande accessibilité aux jeunes, avec les conséquences de santé publique que l’on connaît.
“Les vapoteuses jetables ne sont pas chères, mais sur le long terme les coûts environnementaux sont énormes. Beaucoup sont jetées après seulement deux jours d’utilisation”, dit-il. Le grossiste, qui fournit plus de 600 boutiques spécialisées, promeut davantage les vapoteuses avec recharge, dont il est lui-même un utilisateur. “J’en ai une depuis 2 ans et une autre depuis 6 ans. L’empreinte écologique de ces produits-là versus l’empreinte d’une cigarette avec le mégot qui est en plastique ou une vapoteuse jetable, ce n’est pas comparable. Dans les vapoteuses jetables, il y a du lithium, du nickel, des denrées rares… En Angleterre, une recherche a conclu qu’on jetait l’équivalent, en batterie, de 2000 voitures électriques par année avec les vapoteuses jetables. “
Il n’y a pas de solution simple, mais l’État devrait se mouiller, selon M. Lévesque. ” Ça fait 3 ans que ça va en augmentation ici alors que dans certains pays européens, c’est en voie d’être banni. Ce sont des plastiques à usage unique. Ça devrait être un argument suffisant pour le réglementer. “
Le grossiste a résisté à ce marché durant quelques années, mais la demande était trop forte. ” Je n’ai pas le choix si je veux rester compétitif… “
Le recyclage n’est malheureusement pas une option. ” J’ai fait des recherches et la réalité, c’est que personne ne veut défaire ces produits-là. C’est super complexe, c’est scellé pour qu’on ne puisse pas les ouvrir… il y a tellement de modèles qu’il faudrait créer des outils pour chacun! “
Les vapoteuses réutilisables ne sont pas parfaites. Les recharges, ou PODS, ont également un coût environnemental. “Il y a une ou deux compagnies qui ont des systèmes de récupération des PODS en place, mais comme ils sont souillés avec la nicotine, la seule chose qu’on peut faire, c’est de les brûler”, indique M. Lévesque, qui estime tout de même qu’elles sont une meilleure option.
La législation qui entoure l’utilisation des dispositifs de combustion, jetables ou pas, se précise toutefois. Les saveurs seront bientôt interdites chez les détaillants, ce qui pourrait avoir comme effet de freiner la consommation des jeunes. ” Mais ils pourront toujours en faire venir de Chine! Si le gouvernement voulait prendre une mesure forte pour prévenir le vapotage chez les jeunes en laissant la porte ouverte aux adultes, ce serait une bonne piste de les interdire carrément! C’est une aberration d’interdire les pailles de plastique, mais de permettre les vapoteuses jetables! “
À lire aussi
Les vapoteuses, ces petites bombes à retardement
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.