Un jeune luthier s’accorde sur Charlevoix

Le luthier Vincent-Xavier Lajoie présente quatre de ses créations.
Deux passions, celles de la musique et de l’ingénierie, ont poussé Vincent-Xavier Lajoie à fonder Lutherie Lajoie. Bonne nouvelle pour les guitaristes charlevoisiens : le jeune homme originaire de La Malbaie est revenu s’installer à Saint-Siméon et devient l’unique luthier de la région.
Alors qu’il présentait quatre guitares de son cru au Salon des luthiers du Domaine Forget, le 1er juillet, Vincent-Xavier Lajoie a tout de suite brisé un mythe : il ne faut pas forcément être musicien pour devenir luthier. « C’est sûr que ça aide. Je suis bassiste, c’est ça qui m’a amené vers la lutherie. Je sais jouer les instruments, les essayer pour savoir quelle guitare est bonne ou pas, mais je ne suis vraiment pas un musicien professionnel. »
Le jeune luthier se spécialise en guitare classique haut de gamme à cordes de nylon. « Je m’inspire beaucoup d’un luthier allemand du début du 20e siècle, Hermann Hauser. J’ai deux modèles qui sont basés sur son travail, des guitares dites viennoises, de la période romantique. Et puis j’ai un modèle de guitare classique espagnole. »
Mais Vincent-Xavier Lajoie n’est pas un simple copiste. « Je prends des initiatives. Mes guitares classiques ne sont pas montées de la même façon. (Pour les espagnoles), le manche est démontable de la caisse. J’ai pris quelques libertés pour le barrage. C’est ce qui donne les nuances au son. »
Le luthier de 24 ans conçoit ses guitares de A à Z. « Ça va de dessiner les plans, de choisir les cordes qu’on met sur la guitare, à tout l’intérieur, le barrage, les matériaux choisis. Et puis tout l’ajustement. » Il utilise plusieurs essences d’arbres, principalement des érables, épinettes et cèdres provenant de l’Ouest canadien.
Son instrument le moins cher se vend 2 500 $, alors qu’un produit semblable sur le marché peut coûter plus de 10 000 $. « Vu que je commence, il faut que je fasse mes marques. La guitare va avec le luthier. C’est surtout son nom qui rend la guitare chère. »
Depuis sa sortie de l’école en 2021, Vincent-Xavier Lajoie fabrique environ deux guitares par année, dans ses temps libres. « Un guitariste qui fait ça à temps plein peut en faire 6 à 10 », précise celui qui est actuellement cuisinier au Mont Café Bistro, à Saint-Siméon.
Sa production d’instruments ralentit cette année, puisqu’il prendra le temps de se construire un atelier à même sa maison. « Je commence à mettre des sous de côté, parce que c’est beaucoup de machinerie à acheter. Pour le travail du bois, il faut que j’installe une pièce avec le contrôle de l’humidité et de la température pour qu’elles soient stables, pour pas que les guitares ne bougent. »
Comme pour la fabrication d’une guitare, Vincent-Xavier Lajoie y va donc étape par étape. Et tranquillement, le seul luthier de la région se fie sur le bouche-à-oreille pour bâtir sa clientèle.
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