Les limites du transport adapté pour Naomi

Par Lisianne Tremblay 6:00 AM - 18 juin 2023
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Naomi Labbé déplore le manque de service du transport adapté entre les deux villes.

À mobilité restreinte, Naomi Labbé habite à Baie-Saint-Paul. Elle travaille à La Malbaie. Le transport adapté peine à lui offrir du transport entre les deux villes à une fréquence stable.

Elle est intervenante pour Ressources Genesis. Elle aime son travail et elle souhaiterait se rendre à La Malbaie deux à trois fois par semaine.

« La Corporation m’offre l’option du taxi adapté, mais il y en a seulement un. Donc pour qu’il vienne me chercher chez moi, le taxi doit être sur le territoire de Baie-Saint-Paul ou de La Malbaie. Je peux utiliser le taxi jusqu’à Saint-Hilarion et par la suite le transport adapté peut venir me chercher, mais je ne connais pas le temps d’attente à l’avance », déplore-t-elle.

Naomi Labbé occupe cet emploi depuis janvier. Elle peut faire du télétravail mais comme intervenante, elle a besoin d’être présente sur les lieux de son travail. Au moins, son horaire peut être flexible tant qu’elle travaille 30 heures par semaine.

« Pour le moment, je m’occupe du volet jeunesse, ce qui se fait bien en télétravail. Mais, je ne peux pas effectuer des suivis avec la clientèle à distance. J’ai aussi besoin de voir du monde. J’assume mon handicap, mais j’ai besoin qu’on m’aide pour le transport », ajoute la jeune femme.

Elle avait trouvé une solution en faisant du covoiturage avec son voisin, qui se rendait à l’école secondaire du Plateau, mais il a terminé ses études.

Mme Labbé aimerait que la Corporation de mobilité collective lui propose des solutions. Pour dénoncer sa situation, elle a écrit à l’organisation, à la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Kariane Bourrassa et à la députée Caroline Desbiens ainsi qu’aux maires de Baie-Saint-Paul, Michaël Pilote et de La Malbaie, Michel Couturier.

Elle a reçu une seule réponse de Mme Bourassa qui indiquait que le transport adapté était en attente d’un financement.

Âgé de 26 ans, Naomi Labbé a terminé ses études en travail social en mai 2022. Ses trois années d’études n’ont pas été de tout repos avec la pandémie et les problèmes de transport même si elle était à Jonquière. Elle est native de Baie-Saint-Paul. Son père lui a conçu un ascenseur pour lui permettre d’accéder à son appartement. Elle souhaite demeurer dans sa ville natale.

Les effectifs et les coûts causent problème

De son côté, la Corporation est en train d’analyser l’offre du transport adapté. « On a entendu le message et on regarde ce que l’on peut faire. C’est une question d’effectifs et de coût. Pour le moment, chacune des MRC transporte les personnes qui ont un handicap sur leur territoire. Le transport adapté entre les deux MRC, c’est beaucoup plus compliqué. On a fait des offres à Mme Labbé, mais souvent, cela ne convenait pas avec ses besoins », explique Alexandra Simard, directrice de la Corporation.

Mme Simard souhaite répondre à son besoin et à celui des autres personnes ayant un handicap de façon plus stable, mais cela n’est pas possible pour le moment. « Il faut aller à la vitesse que l’on peut. Dans toute la province, les coûts du transport adapté augmentent, mais le montant des subventions ne suit pas », déplore-t-elle, à son tour.